Auprès de moi toujours
Le 29 octobre 2020
Après avoir vu Coco, vous ne verrez plus jamais votre famille ni n’irez visiter vos morts de la même façon. Un chef-d’œuvre d’humour et de mélancolie.
- Réalisateurs : Lee Unkrich - Adrian Molina
- Genre : Fantastique, Animation, Film pour enfants, Film pour ou sur la famille
- Nationalité : Américain
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 21 octobre 2024 21:10
- Chaîne : W9
- Âge : À partir de 6 ans
- Date de sortie : 29 novembre 2017
- Voir le dossier : Pixar, Les films Pixar
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz. Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…
Critique : Coco, c’est le prénom de l’arrière-grand-mère de Miguel, jeune garçon mexicain, fils de fabricants de chaussures et passionné de musique. À Santa Cecilia, où il vit avec sa famille, tout le monde s’active. Dans quelques heures sera célébré El dia de los muertos, grande fête traditionnelle durant laquelle les familles rendent hommage à leurs morts en dressant pour eux des autels couverts d’offrandes et surmontés des portraits de leurs ancêtres. C’est aussi à cette occasion qu’est organisé, sur la Grande Place de Santa Cecilia, un concours de musique à la mémoire d’Ernesto de la Cruz, star de la chanson et du cinéma et idole de Miguel, qui rêve de devenir musicien. Seul souci, la musique est bannie de sa famille depuis trois générations. La faute à Mama Imelda, la mère de Coco, délaissée par un mari ayant préféré la vie d’artiste à la vie de famille.
Après que Mama Elena, sa grand-mère, lui a cassé sa guitare et formellement interdit de participer au concours de musique, Miguel s’enfuit et décide de s’introduire dans le monument honorifique d’Ernesto de la Cruz pour jouer quelques notes avec la guitare qui appartint jadis à son chanteur préféré. Soudain, les ténèbres s’illuminent, les feuilles scintillantes virevoltent autour du petit garçon et l’emportent… au royaume des morts.
- Copyright The Walt Disney Company France
Rassurons-nous, Coco n’est pas un remake des Noces funèbres de Tim Burton. C’est bien plutôt un film sur l’amour de la famille, la mémoire des proches disparus depuis plus ou moins longtemps.
À l’instar des célébrations d’El dia de los muertos, où tout le monde chante et danse, fait la fête et visite les cimetières, la première partie se veut, du moins, a priori, joyeuse et festive. Le royaume des morts que découvre Miguel ne ressemble en rien au paradis ni à l’enfer décrits dans les textes religieux et inscrits dans l’imaginaire collectif. C’est une ville gigantesque, peuplée de squelettes et créatures fantastiques. C’est aussi là que vit Ernesto de la Cruz, décédé il y a des années et que Miguel, pour des raisons qui lui appartiennent, souhaite à tout prix rencontrer. Alors que ses ancêtres le poursuivent pour le ramener chez lui, Miguel croise la route d’Hector, squelette vagabond à qui personne ne rend hommage en ce jour des morts et qui ne peut, de fait, pas traverser le pont reliant le monde des défunts à celui des vivants pour visiter sa famille. Hector passe donc un marché avec Miguel : il l’aidera à approcher Ernesto de la Cruz en échange de la promesse que dès qu’il aura rejoint le monde des vivants, Miguel ira donner sa photo à sa fille afin que celle-ci continue de se souvenir de lui. Sans cela, Hector disparaîtra à jamais, car plus aucun vivant n’entretiendra sa mémoire.
Ainsi, si les trois premiers quarts d’heure de Coco sont drôles et amusants, le film bascule peu à peu dans une mélancolie frôlant parfois l’élégie, lorsqu’un twist, qu’on ne révèlera pas, vient bouleverser les certitudes et le destin des personnages.
- Copyright The Walt Disney Company France
C’est là que l’on retrouve tout le génie de la machine à rêves Pixar : cette habileté à mélanger les registres, à entretenir une forme d’ambiguïté quant au niveau de lecture de ses œuvres. Est-ce drôle ou triste ? Faut-il rire ou pleurer ? Les deux à la fois, sans doute, comme en témoigne le dénouement particulièrement émouvant de Coco.
Les réalisateurs Lee Unkrich et Adrian Molina ont su créer un univers vivant et coloré, où le royaume des morts est aussi accueillant que celui des vivants ; les animateurs s’en donnent à cœur joie, s’amusant à monter, désosser et remonter les squelettes, avec la fluidité et la précision d’un horloger, exploitant la plasticité et les nombreuses possibilités de construction et de reproduction du mouvement. L’art de l’animation en images de synthèse atteint une nouvelle fois son apogée.
- Copyright The Walt Disney Company France
En outre, et bien que le projet de Pixar soit bien antérieur à la dernière élection présidentielle américaine, l’idée de camper l’intrigue de Coco au Mexique constitue la meilleure réponse à la folie conservatrice et anti-mexicaine de Donald Trump. Peut-être Coco deviendra-t-il, malgré lui, un film profondément politique et polémique (dans le bon sens du terme).
Fort d’une puissance imaginaire et féérique absolument formidable, véritable hymne à la famille, à l’enfance, à la mémoire et à l’amour, Coco est à coup sûr un chef-d’œuvre qui confirme une nouvelle fois la place de Pixar parmi les studios maîtres du cinéma d’animation.
Copyright The Walt Disney Company France
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.