Cinquième colonne - Alfred Hitchcock - critique

Critique : Ken, qui prend la fuite avant d’être incarcéré, se souvient d’avoir aperçu la veille dans l’usine un homme à l’attitude étrange se faisant appeler Fry (Norman Lloyd). Il a aussi découvert que ce dernier habiterait dans un ranch éloigné chez un certain Tobin (Otto Kruger). Étant sa seule piste, il décide de la suivre. Après un passage mouvementée au ranch, il réussit à trouver refuge chez un vieil aveugle compatissant qui attend sa nièce Patricia (Priscilla Lane), qui elle, à peine arrivée sera toute prête à le dénoncer.

Alfred Hitchcock reprend ici la même structure de récit que dans l’un de ses précédents films anglais, Les 39 marches (The 39 Steps 1935) : un homme accusé à tort, doit parcourir le pays pour prouver son innocence en étant associé par obligation à une jeune femme qui le croit coupable, tout au moins au début. Il reprendra une nouvelle fois ce procédé pour l’amener son apothéose : ce sera l’inoubliable La mort aux trousses (North By Northwest 1959).

Le long métrage, replacé dans son époque, peut aussi être considéré comme l’un des films américains de propagande qui vont participer à l’entrée en guerre des États-Unis.
Mais il reste avant tout un divertissement brillant, une sorte de course-poursuite sans temps mort, qui va multiplier les morceaux de bravoure : l’incendie du début, la fuite du ranch qui s’apparente au western, la rencontre avec des gens du cirque, le paquebot saboté ou encore la poursuite finale sur la statue de la Liberté (tout un symbole).

Maîtrisé de bout en bout, ce film d’aventures confirmera, si besoin, la place prépondérante de Hitchcock dans le cinéma hollywoodien.