Chimères T4 – La chronique BD

Ce quatrième tome nous donne un bel aperçu du personnage de Yeung, étrange vendeur de médicaments habillé en kimono, pâle comme la mort, au cynisme piquant – comme ses canines -. Mais sur cette salve d’épisodes sur l’apothicaire mystérieux, la série s’arrête en cours. C’est un peu ce que l’on craignait au départ. En effet, vu le développement de l’intrigue depuis les premiers tomes, on pouvait se demander comment tant de choses allait se résoudre en seulement quatre volumes. Et bien la réponse est simple, elles ne se résolvent pas.
Heureusement, Kaili Sorano, auteur et dessinateur, se fend d’un énorme cahier illustré revenant sur l’ensemble des intrigues, l’histoire de son monde, des présentations de personnages, anciens et nouveaux, voire même pas encore apparus, et nous dévoile ce qu’aurait pu être son projet s’il avait eu plus de temps pour le développer.
Et finalement, le cahier devient plus intéressant que le manga en lui-même.
On se plonge dans les notes (mises en ordre quand même) de l’auteur, et on découvre comment se construit ce monde, se développent les intrigues à venir (qui ne viendront pas) et tout d’un coup, notre plaisir se ravive. Donnez-nous la suite ! Mais elle ne viendra pas.

Si la série nous laisse sur notre fin et notre faim, le cahier riche d’enseignements nous raconte un univers, mais indirectement comment se crée cet univers.
Il manque juste des notes de l’auteur nous expliquant comment lui sont venues ces idées...
Le récit avait un problème de tension dramatique, un problème qui lui a peut-être été fatal.

Avec ce manga, on se rend compte aussi que rien n’est gagné pour les auteurs. Une fois édité, votre série peut péricliter à tout moment. Chimères est un exemple montrant comment l’histoire d’un manga devient plus intéressante que le manga lui-même.