Le 28 février 2018
Une fille plutôt jeune et très solitaire. Son père a disparu. ils le déclarent mort, elle le recherche. Son parcours devient une quête, elle ondule entre Paris et Lisbonne, entre un présent absent et un lourd passé, on entendrait presque un Fado.

- Auteur : Olivier Adam
- Editeur : Flammarion
- Genre : Roman & fiction
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur

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Notre avis : La lecture est facile, le roman est rythmé, les phrases courtes contrebalancent le sentiment feutré et pesant qui habite l’héroïne. La multitude de répétitions répandues tout au long de l’écriture nous rapprochent au plus près des éléments incontournables qui composent cet être que nous ressentons, que nous voyons.
Dès le début, le contexte est très vite amené, l’ossature de l’histoire se dessine et devient tellement secondaire que c’est elle, elle qui est capitale, elle qui focalise l’attention. Petite chrysalide qui tente de devenir un papillon au gré des flash-back, des questions qu’elle se pose enfin, de sa plongée dans une vie qu’on ne lui a ni volée, ni donnée.
Enfant peu chérie par une mère mannequin, dépressive et toxicomane, que le père, star du rock récupère à 8 ans par obligation, pour l’emmener dans une bâtisse éloignée de la fureur de Paris et de sa célébrité.
Elle grandit en Ardèche, sans mère, avec un père fantôme qui partage son temps, entre les tournées, durant plusieurs mois et les fêtes sans fin, toujours accompagnées d’excès. Lui ne la voit pas. Aujourd’hui, elle le cherche.
Olivier Adam parle pour elle, pense pour elle, il est à ce point en elle, qu’il réussit à exalter l’émotion, l’hypersensibilité de la fragile psychologie de son personnage. Les autres, ceux qui l’entourent, depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui sont présents mais ils sont loins, coincés dans les interfaces entre son passé et son réel. Les tableaux dépeignant les artistes de la période post années 70, avec tous ces excès d’égocentrisme qui mènent à l’usure de l’âme, ne représentent que le terreau où cette petite fleur est plantée. C’est un instantané, une photographie de son enfance, c’est figé. C’est elle le mouvement, c’est elle que l’on veut suivre, elle que l’on ne veut pas quitter, elle qu’on ne voudrait pas savoir seule.
Elle effleure du bout du cœur ses vides, ses manques, elle ne se plaint pas, elle constate, c’est sa vie, la sienne, c’est ainsi. On la sent si pâle, on souffre à travers elle, la plus criante des plaintes est son silence.
Le choix du titre est d’une justesse absolue : Chanson de la ville silencieuse (chanson de Dominique A). Ce roman est écrit avec sentiments, avec pudeur, il est tout en finesse et parfois des mélodies viennent nous caresser l’oreille à la lecture de certaines situations. Ce roman est musical, d’une musique longue et sourde qui vous marque.
Date de parution : 03/01/2018
Editeur : Flammarion
Nb. de pages : 219 pages