Pleine Lune – Stanislas Moussé – la chronique BD

Critique : Depuis Longue vie (Le Tripode, 2019), Stanislas Moussé – bédéaste et berger – déploie un univers original, avec des histoires muettes au scénario rondement mené et aux personnages fantaisistes sortis d’une imagination féconde, le tout servi par un dessin précis à l’encre noire. Avec ses personnages cyclopes qui s’entretuent, sa forêt peuplée de monstres et son scénario truculent, Pleine lune nous offre un vrai plaisir de lecture coupable : on s’amuse de voir ces personnages se jeter dans la gueule du loup – ou plutôt de la créature mi-terrible, mi-drôle – après avoir été guidé par un… lapin maléfique. Dans cette histoire surnage une femme à l’instinct de survie davantage développé que les mâles qui l’entourent (quoique...).

Stanislas Moussé / Le Tripode

Le dessin de Stanislas Moussé fourmille de détails. Les petits personnages sont d’une grande expressivité – condition nécessaire à la réussite d’un tel récit muet – et le dessinateur s’amuse à représenter des scènes avec des centaines de protagonistes. L’univers peuplé de petits personnages qui s’affrontent nous fait pensé à un autre excellent récit, Les pigments sauvages d’Alex Chauvel. On est happé par la qualité du trait de Moussé, quand le découpage très dynamique offre au lecteur une grande fluidité. En dépit de son caractère mutique, Pleine lune ne nous perd jamais.

Stanislas Moussé / Le Tripode

Avec Pleine lune, Stanislas Moussé continue de déployer son univers profondément original, qui emprunte à l’horreur et à la fantasy.