Le 28 novembre 2006
Transe collective et direction à la Karajan : un concert mémorable.
Un concert non stop, Champion joue avec les envies de danser. Un pied dans les pas de Birdy Nam Nam pour la transe collective et un autre dans ceux de Karajan pour la direction, le Canadien a offert au public du Nouveau Casino une performance mémorable.
L’entrée en scène est révélatrice de la suite : Champion aux machines entame avec une démonstration de mix et lance le rythme qui ne s’arrêtera qu’au salut final. À son appel, quatre guitaristes le rejoignent, un par un, leur apparition est espacée par un nombre de mesures précis. Chaque gratteux est affublé d’un tee-shirt seventies délavé, power flower pour l’un, hendrixien ou surfer pour les autres. L’orchestre sera au complet quelques boucles plus tard quand la bassiste apportera ses notes groove et rondes aux morceaux. Orchestre n’est pas un vain mot. Champion, à défaut de baguette, mène sa troupe au doigt et à l’œil. Le regard des musiciens restent braqué sur le visage et les mains du Canadien qui avec une maîtrise et une autorité sans faille va diriger en continu la scène et la salle.
Une seconde, on se pose la question de la marge d’improvisation ou de liberté donnée aussi bien au public qu’aux musiciens et puis on voit le résultat : Champion sautille comme un Marsupilami groovy (soit les pieds synchro et le doigt de pied solidaire du talon, le genou fléchi, les épaules et le cou souple, le visage détendu), les guitaristes jubilent, transpirent, se laissent aller à quelques fantaisies, la foule réagit, applaudit et bondit elle aussi. Le clip de No heaven ne ment pas, une certaine transe s’installe progressivement. Mais, au bout de quelques morceaux, le trio basse-guitare-machine lasse un peu avec notamment la répétition de solos hard/FM. Champion en est conscient et réagit. Et c’est là qu’intervient la chanteuse, c’est elle qui va accorder au show ce qui lui manquait : de la chaleur humaine, un écho au groove de la basse, une portée et une puissance qui vont finir d’installer le délire dance dans la salle par ses envolées soul tonitruantes. Les visages réjouis, les fringues trempées, le public groggy se dirige vers la sortie et s’arrête au stand de Champion pour rafler tee-shirt et CD avec en cadeau une affiche de l’album (!). Happy night with a happy crew.
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