Le 6 décembre 2014
Cette ode à la liberté sexuelle se révèle au final un film bancal.


- Réalisateur : Jérôme Soubeyrand
- Acteurs : Christophe Alévêque, Jérôme Soubeyrand, Marina Tomé
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h34mn
- Date de sortie : 10 décembre 2014

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Cette ode à la liberté sexuelle se révèle au final un film bancal.
L’argument : Un curé tombe amoureux d’une actrice névrosée dans un stage de thérapie, monte à Paris tenter sa chance auprès d’elle et découvre l’auberge espagnole de l’amour et de la sexualité. Parallèlement à la fiction, l’auteur interroge Michel Serres et Michel Onfray sur les épîtres de Saint Paul ou les fondements de la séparation du corps et de l’esprit dans le christianisme, et se prête à une séance de psychanalyse transgénérationnelle avec Bruno Clavier, spécialiste du genre, qui interroge avec lui le secret de famille : - sa grand-mère est une fille de curé !
Notre avis : Film du scénariste Jérôme Soubeyrand (Tout pour plaire, Pièce montée, Quelque chose à te dire), Ceci est mon corps se rêve d’être une comédie jubilatoire sur un sujet iconoclaste : un curé tombe amoureux d’une comédienne. L’approche mêle à la fois fiction et documentaire en appelant à la rescousse les philosophes Michel Onfray et Michel Serres dont l’évocation de l’épître aux Romains de Saint Paul sert de caution intellectuelle à sa thèse. Épître crédité de tous les maux et voué aux gémonies par nos deux philosophes. Les scènes sont tournées en noir et blanc comme pour accentuer le sérieux du propos.
Copyright : © CALM Distribution
Ce pauvre Saint Paul est désigné de facto sans autre forme de procès comme le castrateur numéro un du désir. Ce qui aurait pu n’être qu’un sympathique film de potache sans les cautions d’Onfray et Serres devient une une démonstration quelque peu lourdaude faisant l’effet d’un pétard mouillé, desservant un discours, une ode à la liberté sexuelle d’inspiration post-68, qui se révèle un combat d’arrière-garde, suranné, d’un autre temps.
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Par ailleurs la direction d’acteurs laisse à désirer : Jérôme Soubeyrand, également devant la caméra, se révèle approximatif. Christophe Alévèque en banquier homosexuel est constamment en roue libre. Et Marina Tomé apparaît en petite forme, essayant de faire vivre son personnage de Marlène sans trop parvenir à nous convaincre.
Soubeyrand à vouloir trop en faire par un propos démonstratif appuyé, dynamite son discours, et ce qui aurait pu être une ode au libertinage, à la liberté d’aimer, un appel vivifiant à la jouissance à l’instar des Valseuses de Bertrand Blier qui lors de sa sortie en 1974 défraya la chronique et apporta un courant d’air frais et salvateur, n’apparaît aujourd’hui que comme une resucée ménopausée d’un thème éculé qui n’apporte strictement rien à la pensée contemporaine. En bref circulez il n’y a rien à voir.
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