Cassandre - Dix ans d’action artistique

Une décennie de combat culturel en une centaine d’articles.

"Porteuse de critique et de débat, tantôt gardienne de la mémoire collective, tantôt porte-parole de l’innovation", ainsi va Cassandre depuis dix ans. Un anniversaire que la revue théâtrale marque avec une riche compilation qui témoigne de la diversité de ses champs de réflexion, allant des rapports entre art et politique au théâtre itinérant en passant par les formes théâtrales ou encore la "collision" entre l’art et le social.
Au total, plus d’une centaine d’articles, des entretiens pour l’essentiel. Un choix qui permet de retrouver de "grands noms" (Peter Brook, Arthur Miller, Edward Bond, Aminata Traore, Pierre Bourdieu, Armand Gatti), d’en découvrir d’autres, mais qui ne rend pas vraiment compte de la profondeur de cette "décennie de combat culturel en pensées et en actes", ce genre journalistique y étant peu propice. Il n’en reste pas moins que ce numéro spécial offre un excellent aperçu de tous les endroits où peut, où doit se glisser le théâtre aujourd’hui. Un foisonnement qu’il est difficile de résumer et que l’on tentera, au mieux, d’illustrer avec deux extraits engagés.

A propos de la culture dite alternative : "Autre que quoi ? Devine !, devrait-on répondre. Alternative à une société dominante dans laquelle on ne sait plus bien si l’idéologie de la consommation et celle du repli sur soi forment deux options, ou les deux faces d’une même dictature molle. Autre qu’une société à la fois moutonnière et égoïste, et volonté de faire dans le sens d’une certaine logique humaine, individualisée mais reliée au collectif." (David Langlois-Mallet, 2002)

A propos de la Maison de la culture de Tournai, planquée dans un bloc de béton au-delà du périphérique : "C’est le symbole parfait de ce qu’a produit l’industrialisation capitaliste : la culture comme réserve naturelle, monde à part pour lequel nous nous réservons quelques heures et quelques moyens. Bref, le sens est isolé de la vie sociale et celle-ci se retrouve dépourvue de sens puisqu’on l’a mise dans les écoles, enfermée dans des musées et consolidée dans les murs des centres culturels." (Luc Carton, juin 2000).