Carthago . T.9 . Le Pacte du Centenaire - La chronique BD

Le prochain sera donc le dernier. Ce nouveau cycle a décidé de faire les choses en grand pour finir, encore que les aventures océaniques pourraient pourquoi pas se prolonger. Car cette ferveur venue des dents de la mer préhistorique pousse encore et toujours à contempler les exploits de ces héros, qui ne tremblent jamais au moment d’affronter les chimères du passé.

Dans ce tome, si la couverture fait la part belle au yéti, celui-ci n’est là que comme prétexte pour asseoir le secret du lien entre Donovan et Feiersinger, car la vraie star de l’album, c’est bien le retour du requin dit « bagarreur », véritable tueur sans foi ni loi qui sème la terreur dans les eaux, profondes ou non. Bien plus dynamique que les deux tomes précédents, ce neuvième impulse peur et mystère d’une façon bien plus maîtrisée et moins artificielle, calquant un effet cinématographique soigné dans son déroulé. Tout y est plus court, plus saccadé, plus efficace aussi.

Christophe Bec, Ennio Bufi / Les Humanoïdes Associés

Le dessin n’a pas changé mais n’échappe pas à cette impression : le sang n’est que peu présent, mais quand il l’est, il se voit et fige, tandis que les mines désabusées ou en train de se morfondre semblent plus prenantes, plus vivantes. Tout comme le yéti est puissant lorsqu’il est entrevu ou en pleine action, les pages ne doivent pas tout montrer, ou en laisser encore à imaginer, pour être plus fortes. On peut ainsi dire que le style de Bufi est arrivé à maturation avec ce troisième tome du cycle, qui fait d’autant plus attendre le dixième.

Christophe Bec, Ennio Bufi / Les Humanoïdes Associés

Excitant de suspense et détonnant de fraîcheur, Le Pacte du Centenaire semble vouloir donner une conclusion sous haute tension à la série Carthago, qui renoue véritablement avec son dynamisme des premiers tomes.