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Le 4 septembre 2006

Actes sud rend un très bel hommage au photographe italien Gabriele Basilico à travers un ouvrage d’une grande qualité visuelle.
Actes sud rend un très bel hommage au photographe italien Gabriele Basilico à travers un ouvrage d’une grande qualité visuelle.
Carnet de travail est le premier ouvrage rétrospectif de l’œuvre prolifique du photographe italien Gabriele Basilico. Né en 1944, diplômé d’architecture, il se consacre rapidement à la photographie. D’abord influencé par les travaux d’Eugène Smith ou de Bill Brandt, Basilico s’oriente vers le photojournalisme et l’"instant décisif" bressonien dont on a un aperçu avec les sujets Glasgow 1969 et Dancing in Emilia 1978. "Mais avec le temps l’espace a retenu toute mon attention, il a lentement remplacé les événements et l’homme...", précise-t-il. Et c’est à l’espace urbain que l’auteur décide d’accorder tout son temps. Basilico a l’esprit flâneur, le désir du point de vue, si ce n’est insolite, du moins adapté à ses exigences graphiques et spirituelles. Achille Bonito Oliva, critique d’art et auteur du texte d’accompagnement, définit le travail de Basilico comme "une sorte de pragmatisme confucéen". Il parcourt les lieux et déniche un angle, des lignes, une beauté déserte de présence humaine, un paysage qui appelle la contemplation, la pause, et la réflexion sur un environnement souvent vécu mais jamais interrogé. Au vu de l’actualité, le sujet sur Beyrouth de 1991 se présente comme un rappel brutal : ville fantôme, trouée, criblée, l’image d’un étendard libanais abattu et dont le tissu flotte sur une rue réduite à la vison cauchemardesque de l’autodestruction. Les sujets ne sont pas toujours aussi dramatiques : Porti di mare et Dentro la cittá sont sans aucun doute les plus plus denses et ceux où une certaine poésie s’exprime. Contact, réalisé en 1984, est une récréation humoristique dans l’ouvrage avec sa succession de fesses nues marquées par les formes géométriques des sièges, même si là encore le rapport de l’homme à ses créations se pose. Les images de Basilico ne sont jamais neutres, elles questionnent et accordent au spectateur le temps de la réponse, du retrait, bien servies par une mise en page aérée, une maquette originale et un format... à l’italienne.
Gabriele Basilico, Carnet de travail 1969-2006 (Texte d’Achille Bonito Oliva), Actes sud, 232 pages, 2006, 55 €
Exposition jusqu’au 15 octobre 2006 à la Maison Européenne de la Photographie (Paris)