Le 8 mai 2023
- Scénariste : Galien>
- Dessinateur : Galien
- Genre : Document, Chronique sociale, Témoignage
- Editeur : Steinkis
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 1er mars 2023
La prison a ses règles, sa culture. Chaque rôle est défini et chaque personne y a sa place. Lorsque Galien accepte d’animer un atelier de dessin en maison d’arrêt, il ne sait pas encore comment il va trouver la sienne. Chronique de deux années et demi d’intervention en maison d’arrêt.
Résumé : La prison est un endroit avec ses règles, sa culture, ses personnalités. Tous les rôles sont définis, et chacun y a une place précise. En 2014, Galien accepte d’animer un atelier de dessin en maison d’arrêt de Caen. Il y découvre un monde organisé autour des grilles, des contrôles permanents, rythmé par les caméras de sécurité, la puanteur et le bruit permanent. Des architectures pensées pour le contrôle. Alors qu’il tisse peu à peu un lien de confiance avec les détenus, certains se laissent aller aux confidences. Au-delà des clichés, Galien s’attaque à la réalité de ce monde.
Critique :En octobre dernier, à la sortie de Prison de Rinaudo et Royan, nous nous interrogions sur la façon dont la France traitait ses prisonniers. Nous avions plongé, au rythme de quatre contes cruels, dans une réalité crue, le quotidien sans fard de la réalité carcérale et son organisation sont souvent très mal-connues. Loin de l’image du détenu « nourri, logé, blanchi ». Ce printemps, Galien nous en livre un autre aspect, pendant instructif et indispensable pour qui souhaite explorer cet univers clos.
- Galien / Éd.Steinkis
On y évoque certes règles, trafics, économie locale, rumeurs, état d’urgence. Il est cependant ici moins question du quotidien détaillé des détenus, de leurs conditions précises de détention et des traitements subis. On met surtout en lumière les contacts parcimonieux avec le dehors, les moments rares d’ateliers, offrant un cadre dans lequel Galien recueille peu à peu la confiance et les confessions de certains de ses élèves de la maison d’arrêt. Le manque de moyens alloués au système carcéral est ici aussi bien visible. Le rôle de l’Autre venu de l’extérieur, suspect aux yeux des détenus et des gardiens.
- Galien / Éd.Steinkis
Galien offre ici le regard de l’étranger au système, avec des yeux innocents et souvent surpris. On se met aisément à la place de l’auteur, à défaut de pouvoir se mettre à celle des pensionnaires eux-mêmes, s’imaginant sans peine partager ses réactions face à un système et à des règles qui échappent totalement à ceux qui n’y ont jamais été confrontés.
Si l’idée de faire de son expérience un livre est très rapidement venue à Galien, la forme envisagée au départ était celle d’une série de portraits et d’interviews croisés. La réponse fut aussitôt négative : il ne devait ni situer la maison d’arrêt, ni ses détenus, ni laisser deviner le moindre décor. S’interrogeant sur l’intérêt d’un carnet « vécu » dans un lieu « fictif », pour le citer, seuls les noms ont été changés, par respect. Sans prétendre être une thèse scientifique, c’est un travail de mémoire subjectif qui nous est livré ici.
Une prise de conscience au sujet du système carcéral enfin mise en lumière ces derniers mois. Carnet de prison sort à la suite de Prison, cité plus haut, et de Perpendiculaire au soleil de Valentine Cuny-le Callet et Renaldo McGirth. Système carcéral français, couloir de la mort américain : des lectures souvent dures, qui secouent, complémentaires et ô combien nécessaires.
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- Galien / Éd.Steinkis
On rappelle que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France à plusieurs reprises pour des motifs particulièrement honteux, tels que l’indignité des conditions de détention et l’absence de recours effectif pour redresser la situation.
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