Carma de Portepoisse – Rutile, Fred Remuzat - la chronique BD

Critique : La mercenaire n’a pas une vie de tout repos, et on comprendra pourquoi au cours de l’histoire. En effet, on ne s’appelle pas Portepoisse pour rien. Ce récit qui avance sur les chapeaux de roue nous entraîne dans un monde où les plus riches lancent des quêtes pour trouver les reliques des multiples saints qui ont peuplé la contrée. Autant d’occasion de missions pour les mercenaires avides de richesses, mais autant de risques de tomber dans des pièges diaboliques. Heureusement pour Carma, elle a un protecteur, un corbeau blanc qui lui délivre des messages lui indiquant ce qu’elle doit faire ou pas pour éviter, enfin, limiter, les ennuis.

Cette BD est un récit d’aventures, mais aussi une comédie légère car l’humour est omniprésent dans cette histoire. Un humour porté aussi par une salve de seconds rôles dont on se souvient en refermant la BD.

Au-delà des courses poursuites et de l’humour effréné, Rutile aborde le thème du destin : peut-on réussir à prendre sa vie en main malgré chance et malchance, malgré les superstitions et les malédictions ? Est-on sous l’influence de ce que tout le monde croit de vous ou peut-on changer les choses ? Autant de questions traitées dans ce récit par un protagoniste qui n’hésite pas à mouiller sa chemise pour défendre ses idées et ses valeurs, que la malchance s’en mêle ou pas.

Fred Remuzat adopte un style semi-réaliste et apporte du dynamisme au récit avec ses personnages, toujours dans l’action, jamais figés – sauf par la surprise – dont Carma est le parfait exemple. Le dessinateur opte pour un style crayonné, apportant une nervosité dans le trait.

Les décors et les looks des personnages rappellent le monde oriental, à la confluence du monde occidental. Comme si, discrètement, par leurs costumes et leurs habitations, deux cultures pas si inconnues que cela se rencontraient. Les couleurs de Alice Sciama contribuent au réalisme du monde, ces journées de soleil écrasant, au ciel bleu pur, sans nuage, ces décharges électriques éclatantes parcourant l’air, ces costumes colorés, tout nous ancre un peu plus dans la réalité de ce monde de magie et de croyances.

Les compositions sont variées et les cases s’enchaînent, de dimensions différentes, laissant plus ou moins de place à la gouttière et créant ainsi des effets de pause plus ou moins marquées entre deux cases.

Carma de Portepoisse est une BD sympathique, un one-shot à découvrir avec des personnages drôles et attachants, une intrigue simple qui nous entraîne dans une comédie d’aventures bien menée.