Le 14 mai 2015

- Festival : Festival de Cannes 2015
Parmi les grands moments de cette seconde journée du Festival de Cannes 2015 : les vroum-vroum de George Miller et les soubresauts familiaux de Kore Eda.
Parmi les grands moments de cette seconde journée du Festival de Cannes 2015 : les vroum-vroum de George Miller et les soubresauts familiaux de Kore Eda.
L’ouverture du Festival de Cannes, mercredi 13 mai, était l’occasion d’observer que la 68e édition mettait les femmes sur un piédestal. En faisant de Charlize Theron autre chose qu’une femme objet dans Mad Max : Fury Road, George Miller s’est sans le savoir aligné sur ce dispositif. L’actrice y apparaît dans le rôle de l’impératrice Furiosa, qui tient nettement plus d’une Ellen Ripley que d’une Cendrillon. Pour autant, n’applaudissons pas totalement cet excellent film, car une séquence un peu en dessous de la ceinture ferait presque passer l’ami Miller pour sexiste.
Pour le reste, Mad Max : Fury Road a bel et bien brillé hors compétition, se voyant même comparé à Casablanca par un journaliste en conférence de presse – l’intensité du regard d’Humphrey Bogart aurait selon lui servi de modèle. Si le détail ne saute pas vraiment aux yeux, notons que la marque du directeur artistique Benjamin Fernandez, qui travailla notamment sur le look des personnages dans le film Dune de David Lynch, aura sans aucun doute eu son importance dans ce quatrième volet de la saga. Tous les grands méchants, notamment, s’y faisaient soigneusement nettoyer leurs plaies purulentes par des valets asservis.
Hormis le vrombissement des moteurs, la journée aura été marquée par le destin de quatre sœurs pour la première fois réunies, chez Kore Eda. Encore une fois, le film Notre petite sœur s’intéresse à la gent féminine. L’occasion de s’interroger sur le comment d’une vie sans père, ou sans fondations. Un périple un brin sobre et didactique, mais distillant un agréable parfum de nostalgie. Que l’on se méfie des apparences, car Notre petite sœur est au fond bien plus complexe qu’il n’en a l’air.
Vendredi, la troisième journée du Festival devrait apporter son lot de glamour. A rebours de ses habitudes, le cinéaste grec Yorgos Lanthimos arrive en compétition avec The Lobster avec en prime une belle brochette d’acteurs et actrices : Colin Farrell, Rachel Weisz ou encore Jessica Barden. Tandis que Woody Allen présente hors compétition L’homme irrationnel, mené par Joaquin Phoenix et Emma Stone. S’il est encore trop tôt pour s’avancer, une chose est sûre : le Lanthimos devrait déconcerter, et les flashs crépiter.
A lire également :
Cannes, Jour 1 : Bercot ouvre le bal et prise les codes
Cannes, Jour 3 : les étrangetés de Lanthimos, la rengaine de Woody
Cannes, Jour 4 : les doutes de Moretti, la déception Gus Van Sant
Cannes, Jour 5 : Mon Roi, Carol... ou les amours impossibles