Le 12 avril 2018
- Festival : Festival de Cannes 2018
Et voilà, la liste est tombée ! Thierry Frémaux s’est targué d’avoir dû faire son choix parmi les 1906 films qu’il a vu afin de sélectionné 18 d’entre eux. Cette année, la plus grande surprise nous vient paradoxalement de deux de ses anciens habitués dont on espère les retours triomphaux. Et à de nombreux absents qui ont peut être fauté dans la qualité ? Réponse en mai.
- © FDC / Philippe Savoir (Filifox)
Cannes a donc livré sa sélection. La plus surprenante depuis des décennies, car fermée à la plupart des noms récurrents du club sélect de la Croisette. A priori, pas de Jacques Audiard, pourtant en postproduction des Sisters Brothers, film tourné en anglais, avec Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et Rutger Hauer. Pas de Assayas, avec Non Fiction, qui rassemblait Juliette Binoche, Guillaume Canet... Doit-on les attendre en section parallèle, ou lors d’un insert de dernière minute ?
Les grands absents sont aussi Terry Gilliam, dont on voyait tous L’homme qui tua Don Quichotte sélectionné dès le premier tour. Quid du trip de science fiction de Claire Denis, en anglais, avec Robert Pattinson, Juliette Binoche et Mia Goth ? High Life aurait dû logiquement figurer parmis les événements. La réalisatrice n’est pas la plus cannoise des auteurs français, mais au moins, elle avait l’avantage d’un casting qui lui l’était, d’une attente colossale autour de ce fantasme de cinéma très risqué, et surtout, c’était une femme, oui, fait rare, une réalisatrice. A l’heure du hashtag #Metoo, doit-on lire entre les lignes que le film n’est pas bon ?
- En Guerre, de Stéphane Brizé
Les annonces du jour :
En plus du film d’ouverture, Everybody Knows d’Asghar Farhadi, annoncé il y a déjà une semaine, nous connaissons désormais les noms des 17 prétendants à la Palme d’Or. Surprises, beaucoup de surprises, alors que les favoris de a Croisette ne sont pas forcément au rendez-vous.
Chauvinisme oblige, commençons par les français. Ils sont 4 :
En Guerre, un drame social signé par Stéphane Brizé et porté par Vincent Lindon (si ce court descriptif vous rappelle vaguement La Loi du Marché, ce n’est pas anodin) ; Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, qui s’annonce comme une histoire d’amour à forte teneur autobiographique
Les Filles du soleil d’Eva Husson, sur les soldates kurdes ; Livre d’Images de Jean-Luc Godard, que l’on ne s’attendait pas à revoir sur la Croisette... ou du moins pas au delà de l’affiche officielle.
L’autre cinéaste dont le retour est une vraie surprise, c’est celui de l’Américain Spike Lee, que Frémaux nous promet "toujours énervé mais apaisé" et dont le nouveau film, BlackKklansman, évoquera les heures sombres du Ku Klux Klan.
Parmi les retours un peu moins étonnants, nous noterons celui celui de Matteo Garrone, puisqu’il s’agira de sa quatrième participation en 10 ans. Dogman semble avoir la recette qui a fait ses plus belles heures cannoises, à savoir une histoire criminelle.
Egalement sur la Croisette Jia Zhang-ke, avec Ash is Purest White, proposera une peinture pleine de violence de la Chine contemporaine... là encore, rien de surprenant a priori de la part de l’auteur de A Touch of Sin.
L’Italienne Alice Rohrwacher revient, elle, avec Heureux comme Lazzaro. Les Merveilles avait été sélectionné en 2015, et signe là son grand retour.
Une cinquième participation pour le prolifique cinéaste coréen Hirokazu Kore-eda a été annoncé. Le film Distance est un nouveau drame familial
Une troisième participation pour le Coréen Lee Chang-Dong, avec Burning. Pour mémoire, l’auteur est connu pour des films comme Peppermint Candy, Oasis ou encore Secret Sunshine.
La Libanaise Nadine Labaki profitera avec Capharnaüm de sa première sélection sélection officielle... ses précédents films, notamment le bien-aimé Caramel, étant passés par la case Un Certain Regard ;
Le Russe Kirill Serebrennikov, avec son film "rock’n roll L’Eté, a quant à lui été découvert il y a deux ans à la Quinzaine des Réalisateurs avec Le Disciple ;
Idem pour l’Américain David Robert Mitchell, découvert il y a 4 ans avec It Follows, et qui, avec le trouble Under the Silver, est en lice pour sa première Palme.
Parmi les petits nouveaux, l’on aura l’honneur de découvrir le travail du Japonais Ryusuke Hamaguchi, avec Netemo Sametemo. A savoir que quelques jours plus tôt, les salles françaises proposeront Senses, sa réalisation précédente, vendue comme la "première expérience série au cinéma".
L’on est heureux de voir le Polonais Pawel Pawlikowski enfin à Cannes. Son précédent film, Ida, a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger et a été un succès colossal en France pour une œuvre d’Europe de l’Est. Son nouveau film, Cold War, est une production Amazon. Thierry Frémaux ne s’est pas privée de ce petit pied-de-nez à Netflix au passage, qui la vieille, de façon ostentatoire, avait marqué sa désapprobation de la chronologie des médias français.
L’Egyptien Abu Bakr Shawky sera lui bien un inconnu puisque Yomeddine sera son premier film. Son concept (diriger un non-professionnel atteint de la lèpre) semble ambitieux et a visiblement retenu l’attention des sélectionneurs cannois.
Et enfin, un autre "premier venu", Jafar Panahi, dont on espère qu’il pourra bien venir présenter Three faces malgré son assignation à domicile en Iran. Vœu pieu.
Thierry Frémaux a également rappelé qu’il était possible que quelques titres soient ajoutés à cette Sélection Officielle. La liste n’est donc pas close... Terry Gilliam ou Claire Denis pourraient-ils faire leur apparition tant espérée ?
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