Le 26 mai 2017
- Réalisateurs : François Ozon - Fatih Akin
- Festival : Festival de Cannes 2017
Dixième journée de compétition et le Festival de Cannes, sans non plus bousculer son programme fade, nous livre quelques pièces respectables. Après "Good Time" jeudi, c’était aujourd’hui le tour de François Ozon avec "L’Amant double", et de Fatih Akin avec "In the Fade", de remuer la Croisette.
À défaut d’un véritable revirement qualitatif, la dixième journée de compétition du Festival de Cannes a suscité davantage d’engouement que nombre des précédentes. D’abord parce que L’Amant double, de François Ozon, a su synthétiser quelques-uns des motifs dont les De Palma et Cronenberg sont particulièrement friands, de l’autre parce qu’In the Fade, de Fatih Akin, pourrait bien receler le Prix d’interprétation féminine – que beaucoup veulent déjà accorder à Diane Kruger.
À noter qu’avait par ailleurs lieu ce jour la remise de la Palme Dog, qui récompense chaque année le meilleur chien présent dans un des films de la sélection officielle. Cette année, le prix a été décerné à Bruno (nommé ainsi d’après le Stroszek de Herzog) dans The Meyerowitz Stories. L’on ajouterait volontiers une mention honorable pour les chiens de la police du festival.
Retour de Fatih Akin en compétition
Dix années se sont écoulées depuis le premier passage de Fatih Akin en compétition avec De l’autre côté (2007), qui lui avait valu le Prix du scénario. Pour autant, le cinéaste avait trouvé sa place au menu du Festival de Cannes dès 2005 hors compétition avec le documentaire Crossing the bridge : the sound of Istanbul, et en 2012 avec Polluting Paradise en Séances spéciales. Celui qui depuis ses débuts digresse sur la notion de déracinement, multiplie les portraits croisés entre Allemagne et Turquie, développe cette fois avec In the Fade un revenge movie politique au sein de la communauté turque-allemande. En découle un thriller maîtrisé sur fond de néo-nazisme, où Diane Kruger s’impose notamment comme la candidate idéale pour le Prix d’interprétation féminine.
Lire notre critique de In the Fade.
Retour à la provocation chez Ozon
Du côté de François Ozon, c’est sur le terrain du thriller érotique que le Français nous invitait avec L’Amant double . Avec en ligne de mire un hommage aux thrillers psychologiques des années 80-90, période dominée par De Palma, Lynch, Cronenberg ou encore Polanski. Comme si le Français avait voulu contrebalancer la posture académique adoptée par Frantz, stupre, érotisme et ténèbres viennent ici fissurer la bien-pensance. Un choix délibérément clivant, mais qui séduira les aficionados des œuvres les plus déroutantes et dérangeantes d’Ozon.
À noter que le cinéaste ouvre les portes de la Croisette à Marine Vacth pour la deuxième fois : en 2013 avec Jeune et jolie, il la propulsait déjà en compétition. Jérémie Renier, quant à lui, s’était illustré à plusieurs reprises dans des films en lice pour le palmarès : en 2005 dans L’Enfant, deuxième Palme d’or des frères Dardenne, en 2010 dans Le Gamin au vélo, autre Dardenne récompensé par le Grand Prix, et en 2014 dans le rôle de Pierre Bergé dans Saint-Laurent de Bertrand Bonello.
Lire notre critique de L’Amant double.
Samedi 27 mai, ultime journée de compétition avant l’annonce du Palmarès du 70e, seront présentés You Were Never Really Here, de Lynne Ramsay, et hors-compétition D’après une histoire vraie, de Roman Polanski.
- Visuel tiré du film "D’après une histoire vraie", de Roman Polanski
Retrouvez toutes nos précédentes critiques et nos précédents comptes-rendus du festival ici.
Galerie Photos
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