Le 21 mai 2020
Film catalogue, qui multiplie les effets, le deuxième chapitre de Ça déçoit.
- Réalisateur : Andy Muschietti
- Acteurs : James McAvoy, Jessica Chastain, Jay Ryan III, Bill Hader, Bill Skarsgård
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 2h50min
- Date télé : 22 février 2021 20:50
- Chaîne : Ciné+ Frisson
- Titre original : It Chapter Two
- Date de sortie : 11 septembre 2019
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Résumé : 27 ans après la victoire du Club des Ratés sur Grippe-Sou, le sinistre Clown est de retour pour semer la terreur dans les rues de Derry. Désormais adultes, les membres du Club ont tous quitté la petite ville pour faire leur vie. Cependant, lorsqu’on signale de nouvelles disparitions d’enfants, Mike, le seul du groupe à être demeuré sur place, demande aux autres de le rejoindre. Traumatisés par leur expérience du passé, ils doivent maîtriser leurs peurs les plus enfouies pour anéantir Grippe-Sou une bonne fois pour toutes. Mais il leur faudra d’abord affronter le Clown, devenu plus dangereux que jamais…
Critique : La première scène du film est remarquablement prometteuse. Une agression homophobe dans une petite ville du Maine, sur fond de fête foraine… Pas de doutes, nous sommes bien chez Stephen King. Cette scène était présente dès le début du roman. Annoncer ainsi le retour de Grippe-sou (Pennywise) est plutôt malin et s’avère efficace. Pourquoi ne pas avoir continué avec un semblable esprit, tout au long de ce deuxième chapitre ? Dans le développement du retour à Derry, Andy Muschietti ne nous montre que des enchaînements de scènes, fondées sur chacun des protagonistes, tour à tour. Où est passé l’effet de bande, le récit ? Le film cède à l’écueil de l’effet catalogue. Comme dans un jeu vidéo, les personnages multiplient les quêtes, en vue de la bataille finale. Le réalisateur s’évertue à vouloir montrer des monstres, du sang, des visages angoissés… Pourtant, on sait tous que ce qui nous fait le plus peur, c’est précisément ce que nous ne voyons pas.
Individuellement, le casting est plutôt réussi. Bill Hader (Richie Tozier) incarne à merveille le comique de service, idéal pour dédramatiser les tensions. Jessica Chastain joue une Beverly devenue forte, ciment du club des losers. Mais le problème réside dans le fait que les personnages adultes ne sont absolument pas développés, ils font simplement écho à leur personnage enfant. Chacun va devoir affronter ses peurs enfantines, sans que jamais il ne soit montré en quoi il est affecté aujourd’hui par ce qu’il a vécu. C’est un problème lorsque l’on adapte un roman de Stephen King : on ne doit pas s’en tenir à l’action, la psychologie de l’histoire ne peut être écartée. Quant à Bill Skarsgård, il livre un Grippe-Sou scolaire, qui applique rigoureusement ce que l’on attend de lui. On regrette amèrement que le réalisateur n’ait pas réussi à reproduire cet effet de bande, intrinsèquement lié au club des losers, que l’on appréciait dans le chapitre 1.
On salue cependant l’apparition des « guests » dans ce chapitre et les nombreuses allusions destinées aux fans de King, qui, sans être soulignées, font sourire et rythment le film qui traîne en longueur.
Le regret est d’autant plus fort que l’œuvre se prête précisément à une adaptation dans l’Amérique aujourd’hui, avec les thèmes de l’homophobie, des violences faites aux femmes, de la réussite professionnelle, de la confiance en soi et même ce qui est relatif aux peuples natifs états-uniens. Quelles angoisses reflètent l’Amérique actuelle ? Andy Muschietti passe à côté de cette question, qui aurait pu donner du relief et de la profondeur à une histoire qui le mérite.
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