Le 1er novembre 2022
- Scénariste : Lorenzo Palloni>
- Dessinateur : Lorenzo Palloni
- Genre : Thriller, Chronique sociale, Policier, Polar
- Editeur : Sarbacane
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 5 octobre 2022
Un polar social qui nous plonge dans les émeutes de Los Angeles en 1965 et 1992.
Résumé : La « cité des anges » a aussi ses démons : racisme, violence endémique, fortes inégalités sociales. Dans ce contexte tendu, le moindre fait divers peut dégénérer en émeute. En 1965, une altercation entre un policier blanc et une famille afro-américaine dans le quartier majoritairement noir de Watts provoque de violentes émeutes. Alors que les émeutes mobilisent l’attention de la police et des citoyens, un homme en profite pour immoler prostituées et proxénètes. Le policier Syd Bonnano et son père Stan, un homme particulièrement violent, mènent dès lors l’enquête. En 1992, la ville s’embrase de nouveau après l’acquittement de quatre policiers blancs qui ont passé à tabac un jeune noir coupable d’un simple excès de vitesse. Et là encore, la police fait face en même temps à une vague de meurtres par immolation. Sauf que cette fois, ce sont des policiers qui sont visés… et notamment ceux qui ont contribué à la violente répression des émeutes de 1965 à Watts.
Critique : Présenté dans un format à l’italienne, Burn baby burn est un polar ample et ambitieux qui se distingue en premier lieu par la qualité de sa narration, capable d’articuler deux époques et deux trames narratives de façon parallèle avec un nombre important de personnages. Pour distinguer les deux époques de son récit, Lorenzo Palloni colorise différemment les planches selon leur époque. Ce procédé graphique simple et efficace permet de ne pas perdre son lecteur dans ce récit touffu au découpage nerveux. Le dessinateur emploie ainsi de nombreuses petites cases pour représenter l’action selon un procédé très cinématographique, et prend soin de poser chacun de ses personnages dans une scène inaugurale qui n’est pas sans rappeler les films de Tarantino. Le récit se déploie autour d’une multitude de personnages qui, du policier à la prostituée en passant par l’épicier coréen ou la journaliste, incarnent les différentes facettes de Los Angeles. À travers eux, Palloni brosse un véritable portrait social de la ville.
- Lorenzo Palloni – Sarbacane
La famille Bonnano constitue le fil d’Ariane de l’histoire au milieu de cette galerie de personnages, depuis l’arrière-grand père – impliqué dans les pires violences envers la communauté afro-américaine – jusqu’à la jeune Eve Bonnano, policière intègre à la tête bien faite qui a toutefois rompu avec son père, Syd, flic qui a rendu son insigne après les émeutes de 1965. Confrontée comme ses collègues aux émeutes en 1992, Eve est sollicitée par un ancien collègue de son père, intrigué par le meurtre par immolation de collègues qui, comme lui, ont participé à la répression des émeutes de 1965. Eve est ainsi forcée de renouer avec son père, qui en sait bien davantage que ce qu’il veut bien admettre… Ces générations de policiers représentent ainsi l’histoire de la ville, ses questionnements et son évolution.
- Lorenzo Palloni – Sarbacane
Polar social, Burn baby burn pioche dans les codes du cinéma pour offrir un récit dense et maîtrisé qui décortique les mécanismes de la violence.
240 pages – 27 €
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Galerie photos
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