Le 6 décembre 2013

- Acteur : Britney Spears
Huitième album de la chanteuse jadis adolescente qui ne s’est toujours pas lassée du vocoder, Britney Jean s’adonne une fois de plus à la dance discount pour amateurs gâteux de tuning music.
Sortie : le 2 décembre 2013
Huitième album de la chanteuse jadis adolescente qui ne s’est toujours pas lassée du vocoder, Britney Jean s’adonne une fois de plus à la dance discount pour amateurs gâteux de tuning music.
Britney Spears a plus de 30 ans, mais aujourd’hui encore s’amuse à sortir d’éternels albums éponymes. Après l’album Britney en 2001, son 8e bébé s’intitule Britney Jean. Son surnom dans son cercle de proches, le genre de confidence de midinette dont on se serait bien passée. La pochette dépourvue d’inspiration et une signature au néon montre que la demoiselle n’a pas vraiment mûri. La recherche artistique ne sera pas au rendez-vous de son nouvel album produit par Will-i-am, malgré la présence de pointures comme William Orbit ou Sia, parmi les invités...
Les albums de Britney, pour la plupart des produits compilés pour les radios, n’ont jamais senti l’investissement personnel, mais davantage des formules de producteurs qui manipulaient la jolie poupée dans sa toute jeunesse pour s’en mettre plein les poches... Si quelques hits ont mérité de conquérir les charts (Womanizer, Slave 4 love, Toxic), un album de Britney, c’est un peu les montagnes russes entre nullité aggravée, gavage forcée de culture américaine capitaliste où l’urban et la dance se marient pour le pire ou le meilleur.
Dans le trou avec l’album In the Zone (2003), elle rebondit artistiquement avec le CD le plus dark de sa carrière, Blackout, également point noir de sa vie privée puisqu’en 2007, Britney grossie, incarnait la déliquescence sur patte, égérie dégénérée d’une jeunesse dorée, paumée dans les vapeurs du rêve américain. La déchéance...
Depuis 2007, la jeune femme n’a pas pu aligner plus de 5 succès satisfaisants et s’est un peu ridiculisée sur des pas de danse boudinés. Ses tournées ont souligné l’impuissance de l’ancienne égérie adolescente à reprendre confiance en son image face à un public toujours plus accro aux nouveautés vocodée d’Itunes... Femme Fatale de facture honnête, avec des tubes authentiques marquait un net repli de ses ventes en 2011 et le nouvel opus Britney Jean semble emprunter une accélération du déclin de ses ventes...
Cet album qui se voulait plus proche de l’état d’esprit de la trentenaire démarre subtilement, avec une chanson intitulée Alien qui démontre l’incroyable force de William Orbit, toujours à la pointe des belles mélodies. Le producteur de Ray of light de Madonna signe le titre qui aurait dû être présenté aux radios en premier échantillon, à l’instar du Diamonds de Rihanna qui proposait une superbe ampleur mélodique, loin du reste chaotique de l’album de RiRi...
Le reste de ce nouvel opus sera donc, sans surprise, très irrégulier, avec la part belle donnée à des morceaux qui se trémoussent, plein de tonus, mais dont la vigueur commerciale nous fatigue de leur facilité : It should be easy, Tik tik boom, Body Ache, Til it’s gone, le 3e single, forcément puissant, mais dont la production est rabattue.
Le titre Passenger coproduit par Sia et Katy Perry ne se démarque pas du tout-venant de l’industrie de pop stars féminine, gentillet, mais sans âme, tout comme Chillin’ with you, où la voix de la chanteuse a rarement paru aussi niaise. Sia propose un Perfume, second single, de bonne facture, mais pour le coup à court de vitamine, et un Brightest Morning Star totalement indigeste. Quant à revenir sur Work B**ch, sorte de copier-coller de sa précédente collaboration avec Will.i.am, on reste scotché par la pauvreté musicale du morceau bêta qui s’est voulu seulement offensif, sans jamais trouver la classe de l’hypercut de dancefloor qui traverse les générations.
Plaisant pour les amateurs, le nouveau Britney n’est rien d’autre qu’une sucrerie de plus dans la poche d’une chanteuse de 32 balais qui a passé l’âge des lollipops. A force de rester figée dans un répertoire impersonnel, la star pourrait bien s’en mordre les doigts, alors qu’en 2013, même Lady Gaga en a pris pour son grade, avec le flop impitoyable de l’album Artpop...