Le 17 juillet 2019
Sans cesse reconfigurée, la culture pop britannique est célébrée par ce coffret splendide, qui comprend un livret de 144 pages et cinq films emblématiques des Swinging Sixties.
- : Carlotta Films
- Auteurs : Valli, Stephen Clarke
- Editeur : GM Editions
- Date de sortie : 7 juin 2019
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Résumé : On parle beaucoup de la mondialisation de la culture par les Américains : Hollywood, le rock’n’roll, le rap, le fast-food, la langue tout court. Mais quelle surprise quand on se plonge dans les années soixante, de voir l’Amérique subir de plein fouet une véritable invasion culturelle, une attaque frontale qui a secoué ses traditions artistiques dans presque tous les domaines – musique, cinéma, télévision, art, mode, design, littérature... Il s’agit de la British Invasion, menée par des pionniers comme James Bond, les Kinks, J.R.R. Tolkien, Vivienne Westwood, Stanley Kubrick ou encore J.K. Rowling. Ce livre mené sur le rythme d’une conversation réunit les souvenirs et les goûts personnels de deux anglophones vivant à Paris, mais qui ont vécu l’invasion britannique de chaque côté de l’Atlantique, et ce dès les années soixante. Richement illustré, il contient 5 DVD de films so british choisis par Valli, l’Américaine, et Stephen Clarke, l’Anglais.
Copyright GM Editions/Carlotta Films
Notre avis : Amoureux et amoureuses de l’Angleterre, de sa culture pop qui a déferlé sur le monde dans les années 60, voici votre totem. Ce qu’on a appelé la British Invasion, c’est un raz-de-marée de créations artistiques, qui essaiment à tous les vents -musique, cinéma, littérature, mode- à partir des Swinging Sixties. A l’époque, les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté ont donné le tempo de tout ce qui pouvait se revendiquer comme de l’inventivité, des célébrissimes Beatles à la créatrice de mode Mary Quant, en passant par le grand représentant du Pop Art Peter Blake, auteur de la pochette de Sergeant Pepper, le psychédélisme de 2001, Odyssée de l’espace, les facéties burlesques de Peter Sellers, la classe de John Steed et du proto girl power incarné par Emma Peel, l’Aston Martin de James Bond... L’Angleterre fut, pendant les années 60, the place to be et l’impact de son rayonnement culturel s’est prolongé bien au-delà d’une décennie. C’est ce que soulignent les propos des deux auteurs, la chanteuse et animatrice Valli, et l’écrivain et musicien Stephan Clarke, tous deux revisitant avec gourmandise et érudition une époque dont ils émaillent l’évocation de souvenirs personnels. L’ensemble est accompagné de photographies magnifiques, pour un certain nombre inédites.
Les échanges sont passionnants et déroulent un fil qui montre la permanence d’une culture, au carrefour de la modernité et de la tradition. Les réflexions insistent sur la manière dont la création anglaise s’est sans cessée réinventée dans le prolongement de ce qu’ont représenté les années soixante ou dans une opposition radicale à cette matrice artistique (on pense par exemple aux punks). De Tolkien et Lewis réinvestis par Rowling, en passant par la bataille des mods et des rockers, réactivée par Blur et Oasis, s’esquisse une identité bien singulière, qui a su concilier les apports de la culture américaine dominante, tout en gardant cette touche si britannique que nous aimons tant.
Copyright GM Editions/Carlotta Films
Le coffret comprend cinq longs métrages emblématiques du Swinging London. Les choix sont tout à fait cohérents et prolongent par les exemples le propos des deux auteurs. Musique, modes vestimentaires, cinéma, photographie, tout semble dialoguer dans un déferlement d’énergie et d’élans vers la liberté. On ne dira jamais assez combien la révolution culturelle anglaise fut le moment où une jeunesse, celle du baby-boom, se fit entendre, revendiqua ses droits, son mode de vie. Il y avait véritablement de l’électricité dans l’air.
– A hard day’s night de Richard Lester (1964) : ce faux documentaire rigolard évoque la beatlemania qui bat alors son plein (le groupe a effectué sa première tournée triomphale aux Etats-Unis). Gags inventifs, chansons pop imparables, bons mots imprégnés d’humour anglais, typologies marquées (Paul le beau gosse, Lennon l’intellectuel, Harrison le discret, Starr le rigolo). Un film incontournable pour qui veut saisir la frénésie provoquée par le groupe et la distance avec laquelle les Beatles accueillent leur succès mondial.
– Alfie, le dragueur de Lewis Gilbert (1966) : Prix spécial du Jury au Festival de Cannes 1966, ce film est le portrait sardonique d’un phallocrate désinvolte, sur fond de révolution des moeurs. Jane Asher, alors petite amie de Paul McCartney, joue le rôle d’Annie, jeune femme soumise au machisme du protagoniste.
– Blow-up de Michelangelo Antonioni (1966) : Que n’a-t-on pas dit sur ce chef-d’œuvre ? Psychédélique, inquiétant, échevelé, ce film est sans doute la meilleure immersion dans un Swinging London à la fois lumineux et sombre.
– The Party de Blake Edwards (1968) : le meilleur film du réalisateur et un génie comique à son sommet : Peter Sellers. Une avalanche de gags burlesques qui ne lasse jamais.
– Good morning England de Richard Curtis (2009) : seul film de la sélection qui ne soit pas d’époque, cette comédie en retrouve la saveur, sur fond d’évocation nostalgique. Une radio pirate émet depuis la mer du Nord et inonde les ondes de musiques rock, issues de l’Angleterre et des USA. Largement inspiré d’une histoire vraie, celle de Radio Caroline, ce long métrage bénéficie d’une BO imparable, où les Kinks et Cream donnent la réplique à Hendrix, les Beach Boys ou Otis Redding.
British Invasion - Pop Save the Queen
Valli/Stephan Clarke
GM éditions/Carlotta Films
Coffret qui contient un livret de 144 pages+5 DVD.
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