Le 20 juin 2020
Une très jeune femme, qui vit de l’air du temps, rencontre un quinquagénaire solitaire. Le spécialiste des films d’action surprend avec cette comédie romantique dans laquelle il ne démérite pas.
- Réalisateur : Clint Eastwood
- Acteurs : William Holden, Kay Lenz, Roger C. Carmel, Marj Dusay, Joan Hotchkis, Roxanne Tunis
- Genre : Romance, Comédie sentimentale
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Universal International
- Durée : 1h47min
- Date de sortie : 17 novembre 1973
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Résumé : Un matin, une jeune femme, Breezy (Kay Lenz) se réveille près d’un homme, dans une maison qu’elle ne connaît pas. Elle s’habille vivement et partage sa maigre fortune, quelques cents, avec le jeune garçon, avant de partir, guitare sous le bras.
Critique : Dans la catégorie comédie romantique, Clint Eastwood surprit avec la réalisation de ce premier film où il n’apparaît pas. En effet, connu pour ses rôles musclés, il avait démarré une carrière de cinéaste avec deux précédents opus d’un genre très différent : Un frisson dans la nuit ("Play Misty for Me" 1971), suspense policier, puis L’homme des hautes plaines ("High plains drifter" 1973), western baroque. Dans les deux, il se mettait en scène avec son personnage récurrent de taiseux pas commode.
En revanche, il retravaille avec la scénariste Joe Heims, après Un frisson dans la nuit et L’inspecteur Harry ("Dirty Harry" 1971) de Don Siegel, pour lequel elle ne sera pas créditée.
Ici, Clint Eastwood "cède" la place à William Holden, excellent acteur qui, en outre, avait lui l’âge du rôle.
Le personnage, la cinquantaine, agent immobilier aisé, divorcé et désabusé, préfère vivre seul et voguer de conquête en conquête. L’irruption dans sa vie de la jeune Breezy, hippie SDF, va bouleverser son ordre établi.
Là où Clint Eastwood surprend doublement, c’est que cet habitué des films d’action, devant ou derrière la caméra, traite cette histoire d’amour avec beaucoup de tact et de respect pour ses personnages. L’histoire, qui aurait pu être un peu douteuse entre un cinquantenaire et une jeune de dix-sept ans, devient, grâce à lui, une intéressante réflexion sur les interrogations d’un homme qui avait choisi de vieillir seul et voit son monde bousculé.
Le dosage de romantisme, illustré par la musique de Michel Legrand, est tout juste calculé pour ne pas tomber dans la mièvrerie. Mine de rien, Eastwood met le doigt sur la force du qu’en-dira-t-on et la vision que les gens bien établis pouvaient avoir des hippies à cette époque.
Le long-métrage, qui a probablement refroidi les fans du cinéaste, ne fut pas le succès auquel il aurait pu prétendre.
Deux clins d’œil sont notables dans le film : on aperçoit l’affiche du western L’homme des hautes plaines dans le hall d’un cinéma et Clint Eastwood fait une brève apparition à la Hitchcock sur une jetée.
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