Box-office 2016 : Merci Patron et la Vache ultra rentables

Les gros budgets les moins rentables de l’année 2016 sont pour la plupart des comédies. Les producteurs et maison de production allouant des sommes conséquentes à des productions populaires, les seules actuellement à faire le plein d’entrées au box-office, enfin pas toutes. Tous les budgets proposés dans l’article sont en réalité des devis en millions d’euros. Attention, l’on considère qu’un film réalise une performance à peu près acceptable autour des 25%-30% du taux de rentabilité. Elle de Paul Verhoeven, par exemple, avec ses avec ses 586.000 entrées, affiche un taux de rentabilité de 24.4%. Le film s’étant bien vendu à l’étranger et comme il devrait profiter de l’effet César, sera in fine une bonne affaire. D’autant plus qu’en vidéo, il bénéficie du pouvoir d’attraction des qualités du film. Un Verhoeven, cela s’achète pour beaucoup de cinéphiles.

Les bides irresponsables à budget élevé :
–  L’Histoire de l’amour 15M d’euros de budget, 81.000 entrées France, malgré une combinaison de 260 salles. Le film de Radu Mihaileanu se classe en fond de tableau, à la 137e place (taux de rentabilité de 1.84%). Il est vrai, ce n’était pas une comédie.

–  Les Naufragés a coûté très cher au distributeur Wild Bunch. Imaginez un budget de 14M d’euros et seulement 99.000 entrées, malgré une combinaison de 264 salles et surtout un casting populaire. (TR 2.43%)
–  Éternité marquait le retour inespéré de Tran Anh Hung. Malheureusement, pourtant soutenu par Pathé Distribution et un casting féminin quatre étoiles, le film de 11M d’euros a été plombé par un score laborieux au box-office, à peine 125.761 entrées.
–  Pension complète, remake de La Cuisine au beurre avec Lanvin et Dubosc, a coûté notamment 13M d’euros. Budget cossu pour score dérisoire de 269916 entrées dans plus de 360 cinémas. (3.83%)
–  Débarquement immédiat ! de Philippe de Chauveron devait faire suite au phénomène de Mais qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu. UGC avait alloué un budget épais de 15M d’euros et une combinaison étonnamment élevée de 526 écrans. Mais avec 393.064 entrées la comédie s’est écrasée au box-office. (8.59%)
–  La tour 2 contrôle infernale d’Éric Judor a mis son distributeur, Légende Distribution, dans une situation épineuse. Avec un budget de 12.6M$, le retour du duo burlesque s’est soldé par un affront violent : 355.539 dans 584 salles, on était bien face à un accident industriel. On notera que la situation a été pire pour Ramzy Bédia, réalisateur du Hibou, devenu l’un des 5 films français les moins rentables de l’année, sur plus de 150 films de fiction. Gaumont a glané 9.784 spectateurs dans 102 salles. Son taux de rentabilité a été de 0.84%

- Flop également pour le piteux Fantôme de Canterville, qui s’est diablement cassé la figure. Imaginez… 355.000 entrées dans 415 salles pour les dernières pitreries de Michaël Youn. Le film distribué par UGC avait coûté plus de 12.4M d’euros. (9.71%)
De très nombreux films ont essuyé des revers plus ou moins élevés mais éventuellement rattrapable à l’étranger, c’est le cas de L’Odyssée (20M/1.250.000/20.47%).
D’autres coûtaient tellement chers que seule une exploitation mondiale pouvait leur permettre d’envisager la rentabilité. C’est le cas des Saisons de Cluzaud et Perrin (29M, 1.025.000). Même La Tortue Rouge, coproduction, malgré ses beaux chiffres, 367.000 entrées a coûté tellement cher (10.3M) qu’il doit impérativement se vendre partout pour trouver stabilité. D’ailleurs, c’est fait ! Bravo. Par comparaison, Ma vie de courgette qui n’a coûté que 5.3M d’euros a été vu par 737.000 spectateurs, ce qui en fait un projet juteux.

Bides pour Planetarium de Rebecca Zlotowski rentabilisée à 3,88% ou Nocturama de Bertrand Bonello (3,86%).

Le top 10 des fictions est envahi par les comédies… La Vache est premier des films les plus rentables avec un budget maigre de 4.1 millions d’euros, mais un box-office de 1.305.000. Il a été rentabilisé entièrement lors de son exploitation en salle (107%). Seuls Les Tuches 2 (103%) et Pattaya (101%) ont pu également être intégralement remboursés lors de leur exploitation initiale.
Beaux succès également pour Médecin de campagne (96%), Retour chez ma mère (87%), Radin ! (87%), Camping 3 (66%), Victoria (56%) et L’effet aquatique de la regrettée Solveig Anspach (53%).
Pour Demain tout commence, le budget était élevé (17M), mais la carrière est inachevée. En attendant c’est un beau succès à 61%.
Les Visiteurs : La Révolution n’arrive qu’en 28e position du tableau, avec 2.200.000 entrées. Il avait coûté 28M (30%). Cette déception de poids fait toutefois mieux que Papa ou maman 2 (1.3, 28%) dont on ne s’attendait pas à un tel revers.

Dans la catégorie du documentaire, un champion absolu en la pelloche du trublion Merci Patron !. Le docu politique et social de François Ruffin a coûté 168.000 euros et a réalisé plus de 518.000 entrées. Score historique pour pareil budget et donc rentabilité record de 1.052%. Les pépites et Le potager de mon grand-père ont également triomphé (483 et 276%).

Sources : Le Film Français