Blood Ties - le test DVD

Entouré d’emblématiques figures américaines, le génial James Gray en tête, Guillaume Canet réalise son premier long au pays de l’Oncle Sam le temps d’un remake en terrain connu. L’arrivée du DVD zone 2, le 9 avril 2014, permettra la (re)découverte de ce film à la réalisation empruntée, mais bénéficiant du savoir-faire formel de l’équipe composite.

L’argument : New York, 1974. Chris, la cinquantaine, est libéré pour bonne conduite après plusieurs années de prison pour un règlement de compte meurtrier. Devant la prison, Frank, son jeune frère, un flic prometteur, est là, à contrecœur. Ce ne sont pas seulement des choix de « carrières » qui ont séparé Chris et Frank, mais bien des choix de vies et une rivalité depuis l’enfance. Leur père Léon, qui les a élevés seul, a toujours eu pour Chris une préférence affichée, malgré les casses, la prison… Pourtant, Frank espère que son frère a changé et veut lui donner sa chance : il le loge, lui trouve un travail, l’aide à renouer avec ses enfants et son ex-femme, Monica. Malgré ces tentatives, Chris est vite rattrapé par son passé et replonge. Pour Frank, c’est la dernière des trahisons, il ne fera plus rien pour Chris. Mais c’est déjà trop tard et le destin des deux frères restera lié à jamais.

Le film : Plutôt tièdement accueilli par la presse lors de sa sortie en salles, le dernier Guillaume Canet s’est également vu sanctionné par un public français dont seulement 238 823 spectateurs firent le déplacement lors de la majeure période d’exploitation du film. Pour rappel, Les Liens du sang originels furent plus rentables puisque nantis de 513 059 entrées françaises pour un budget de production forcement moins conséquent. On peut légitimement se questionner quant à cette réception décevante : échec artistique ? Mauvaise distribution ? Période inadaptée ?

© Mars Distribution

© Mars Distribution

Force est de constater que cette première expérience U.S. alterne les réussites formelles et les flétrissures handicapantes. Les performances de Billy Crudup et Clive Owen, la photographie contrefaisant joliment les 70’s, l’implantation de quelques thèmes shakespeariens chers à James Gray assurent le minimum syndical. Malheureusement, l’ambition cinéphilique de Canet sombre bien souvent plus dans l’emprunt que dans la construction intertextuelle qui sublime habituellement les réalisations de son coscénariste. Il suffit de se pencher sur les derniers plans dans la gare pour se rendre compte qu’on assiste à une sublime Impasse à la Brian De Palma… malheureusement singée, pas forcément réappropriée.
La critique : ICI

Les suppléments :

Les bonus se divisent en deux parties : un making-of d’une trentaine de minutes, parfois anecdotique, parfois drôle quand il s’agit de mettre en avant les difficultés de compréhension entre équipes européennes et américaines, mais finalement plus tourné sur la première expérience yankee de Guillaume Canet qu’autre chose. Les scènes coupées, toutes commentées par le réalisateur, sont pour la plupart intéressantes dans le sens où les dilemmes de coupe au montage sont réellement appréhendés par le spectateur.

L’image :

Le master est très propre, précis et contrasté. Le travail de restitution du grain 70’s de Christophe Offenstein est parfaitement respecté et confère à l’ensemble un visuel très "classe".

Le son :

Une piste 5.1 D.D claire et dynamique, offrant une belle répartition du travail de Yodelice aux manettes de la musique. On regrette peut-être les effets trop sages lors des fusillades et autres poursuites.