Can you dig it ?
Le 16 janvier 2010
Retour “plus vrai que nature” d’une blaxploitation déjantée, dans un film curieux à prendre au quinzième degré, mais soigné jusque dans son anachronisme.
- Réalisateur : Scott Sanders
- Acteurs : Michael Jai White, Tommy Davidson, Salli Richardson
- Genre : Comédie, Action
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 13 janvier 2010
– Durée : 1h30mn
Retour “plus vrai que nature” d’une blaxploitation déjantée, dans un film curieux à prendre au quinzième degré, mais soigné jusque dans son anachronisme.
L’argument : L’histoire de la légende africaine-américaine des années 1970 : Black Dynamite...
Notre avis : Sortez les pantalons pattes d’eph’ et les coiffures réalisées avec un bâton de TNT ! La blaxploitation, ce courant cinématographique des années 1970 jouant de tous les stéréotypes du cinéma hollywoodien (films d’action, d’aventures, polars, péplums : tout y est passé, du meilleur au pire, de Shaft à Blacula, le vampire noir) pour se les réapproprier en une glorification disco-kitsch de la communauté afro-américaine, est de retour ! Et même si cette explosion de paillettes et de coups de poings bien envoyés se fait sur le ton de l’humour et de la comédie, Black Dynamite n’est curieusement pas tout à fait une parodie. Contrairement à un Quentin Tarantino capable de régurgiter des séquences entières de Sergio Leone en les bardant d’effets kung-fu croisés avec un hommage aux films de série B sauce torture et châtiments, Scott Sanders ne joue pas sur l’écart des images (celles d’aujourd’hui contre celles d’hier, le grotesque contre le sérieux), alors que le ton parodique se nourrit précisément des décalages et des collages ubuesques. Pour être post-moderne, encore faut-il considérer qu’il y a un « post », et Sanders s’amuse à faire « comme si » nous étions toujours dans une blaxploitation bien vivante et parfaitement reconnue sur la scène cinématographique.
- © Pretty Pictures
Alors bien sûr, comme le dit l’un des personnages, « c’est du lourd ». Blagues à connotation sexuelles dignes d’une continuité dialoguée de film porno, psychologie à la machette, intrigue au dénouement « hénaurme », tout invite à se prendre à un degré sacrément éloigné de tout sérieux. Pourtant, il faut reconnaître aussi une certaine virtuosité de ce « volontairement médiocre », qui finit par procurer une forme d’amusement pur : nostalgie ou défi, le film ne fait pas usage d’effets « vieillis » (comme les deux volets Grindhouse de Rodriguez et Tarantino, par exemple), mais est entièrement tourné en Super 16, une pellicule qui a par le passé fait faire des cauchemars à nombre de directeurs photo... Ainsi, il y a comme un art du faux-raccord et du pathétique, dans le même temps qu’une joie réelle à entonner des slogans black power en occultant tout un pan de l’histoire « à venir » (du hip-hop à Obama en passant par les émeutes de Los Angeles en 1992...). Film « révisionniste » - au cours d’une scène de baston mémorable -, Black Dynamite pourrait pourtant ne pas être si éloigné que cela d’une « conscience de l’histoire » : comme dans Watchmen, l’un des films les plus intrigants de l’année passée, on voit surgir le président Nixon (« Tricky Dick »), caricature penaude et grotesque d’un rendez-vous manqué. Avec un soulagement au final : l’époque a bien changé.
- © Pretty Pictures
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roger w 27 janvier 2010
Black Dynamite - La critique
Voilà le film que Tarantino aurait dû faire lorsqu’il a voulu rendre hommage au films Grindhouse et non pas sa bouse prétentieuse intitulée "boulevard de la mort". Très fun, souvent drôle et jamais irrespectueux du genre, "black dynamite" est un sacré bon film puisqu’il arrive à nous faire croire qu’il nous arrive tout droit des années 70. Chapeau pour la superbe reconstitution historique et tous les amateurs du genre apprécieront les nombreux clins d’oeil à la Blaxploitation. Vraiment ultra cool.