Big Baby - La chronique BD

Libérer des prisonniers séquestrés dans le jardin des voisins Leduc, démasquer la baby-sitter chargée par le tout-puissant "Kaballe-Bonga" de répandre la peste bubonique sur terre, venger le fantôme d’un garçon assassiné par le responsable du camp de vacances Watakoma : voilà ce dont est capable le petit Tony Delmonto pendant son sommeil !

Ce gamin au visage de poupon - pourtant féru de comic books gore, de séries Z télévisées et de jouets terrifiants : monstres, dinosaures et autres mutants - a peur du noir. Mais ses nuits agitées ne le perturbent pas outre mesure parce qu’il devient Big Baby, héros courageux et téméraire, d’aventures épouvantables.

Incapable d’établir une corrélation entre ses loisirs d’enfant et ses cauchemars, Tony colle constamment à la réalité certains événements oniriques ou fantastiques vécus, suscitant malheureusement l’incompréhension de son entourage. Mais ces adultes et ces adolescents, capables de violences conjugales, de mensonges et de croyances stupides, ou de responsabilités prises à la légère, sont tous aussi décevants à ses yeux.

Tony alias Big Baby donc est un garçonnet comme les autres ; simplement, étant fils unique et de condition aisée - il habite une banlieue américaine insipide et trompeusement tranquille -, Delmonto junior s’invente naturellement un univers bien plus excitant. Et le traitement du dessin en noir et blanc de Charles Burns, si caractéristique et maîtrisé - qui depuis fait école - exprime merveilleusement l’imaginaire et les frayeurs de son petit bonhomme en culotte courte.