Bergen – Anja Dahle Øverbye – chronique BD

Après Sous le signe du grand chien qui met en scène les tensions entre deux adolescentes, Anja Dahle Øverbye poursuit dan Bergen sa peinture des relations et des états d’âmes de la jeunesse. La relation amicale nouée entre Maria et Johanna constitue le fil directeur d’une histoire racontée avec délicatesse et sans artifices. L’autrice norvégienne prend pour point de départ de son récit le moment symbolique de l’entrée à l’université, synonyme d’émancipation mais aussi de « galères » en tous genres. Elle dévoile les symptômes de la dépression – dénigrement de soi, alcoolisme, perte d’envie... – et ses mécanismes. La multiplication, par Maria, des aventures amoureuses constitue un échappatoire éphémère qui génère bien vite chez la jeune femme un sentiment de malaise qui aggrave in fine sa dépression. A contrario, Anja Dahle Øverbye fait un éloge subtil de l’amitié, capable de résister aux tempêtes et aux aléas de la vie.

Anja Dahle Øverbye / çà et là pour la traduction française

Côté dessin, Bergen séduit par la maîtrise technique de l’autrice, dont le trait au crayonné est remarquable de précision. Le dessin d’Anja Dahle Øverbye se focalise sur les visages expressifs des personnages avec en contrepoint quelques planches « états d’âme » chargées de peindre les sentiments de Maria.

Anja Dahle Øverbye / çà et là pour la traduction française

Récit « tranche de vie », Bergen est un livre qui peint avec justesse et beaucoup de délicatesse la dépression qui affecte certains jeunes placés au seuil d’une nouvelle vie.