Le 17 décembre 2021
À travers plusieurs nouvelles, Joyce Carol Oates propose à son lecteur une plongée dans différents mondes qui portent tous en eux une certaine idée du chagrin. Malheureusement, les récits suscitent la déception.
- Auteur : Joyce Carol Oates
- Editeur : Philippe Rey
- Genre : Nouvelles
- Nationalité : Américaine
- Traducteur : Christine Auché
- Date de sortie : 14 octobre 2021
- Plus d'informations : http://www.philippe-rey.fr/livre-Be...
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Résumé : Huit nouvelles et autant de récits habitent ce vaste ouvrage de l’autrice Joyce Carol Oates dans lequel le lecteur navigue entre les époques, les drames et les personnages, sans parvenir vraiment à lier toutes les intrigues entre elles. Une relation adultère qui se termine brutalement, un peintre obscure qui emprisonne des jeunes filles -symboliquement- dans ses tableaux et dans la vie, une professeur d’anglais qui aide des jeunes adultes à apprendre à lire, une maman seule qui tente par tous les moyens d’aider au mieux son fils qu’on suppose asperger…
Critique : Frustration, c’est le mot qui vient tout de suite en tête lorsqu’on clôt Beaux Jours, recueil de nouvelles qui met en scène des drames intimes, à la fois le deuil, la maladie, et en même temps un retour de l’espoir personnifié par des rencontres.
Si l’idée à de quoi séduire, la concrétisation quant à elle manque de quelque chose…
Malheureusement, chacune des intrigues se termine trop vite et laisse le lecteur sur sa faim. Difficile de s’attacher à ces héros de papier qui ne s’incarnent que sur très peu de pages. Ainsi, on aurait aimé pouvoir vivre pleinement l’histoire sentimentale entre les deux amants, qui ouvre le roman sur une belle promesse hélas non tenue.
Si le tout peine à convaincre, c’est que le format de la nouvelle ne permet pas véritablement de développer les intrigues, ni même de donner corps aux personnages. Bien que chacun des récits ne se concentre que sur un événement particulier qui engendre, chez les protagonistes, une vraie cassure, une réelle fêlure avec leur existenceprésente, il est difficile de ressentir la moindre émotion, ni la moindre compassion.
Certes, l’écriture est précise et la lecture fluide. Mais il ne se passe malheureusement pas grand-chose, comme dans la nouvelle "Yeux de Chouette", dans laquelle on suit les tribulations d’un jeune surdoué qui rencontre l’ancien amant de sa mère. L’idée était pourtant plaisante et ouvrait la porte à une intrigue touchante, émouvante. Il n’en est rien. C’est l’histoire d’un non-événement. Or, l’art de sa mise en scène n’est pas donné à tout le monde, car il faut malgré tout réussir à capter le lecteur grâce à des détails, sur lesquels se focalise l’attention. Le seul texte intrigant, qui parvient à extirper le destinataire de sa torpeur est celui qui donne son titre à l’ouvrage.
Dans cette histoire, la narratrice est une jeune fille, semble-t-il enfermée avec d’autres, dans le château d’un peintre pour le moins sadique, qui saisit ses captives à travers des tableaux angoissants. Ici, Joyce Carole Oates attise la curiosité du lecteur qui ne sait pas bien dans quelle mesure la narratrice existe ou dans quelle mesure c’est la toile elle-même qui parle. L’intérêt naît de cette ambiguïté, puisqu’on se demande où l’autrice veut en venir, si le peintre est un sadique ou si les œuvres prennent tout simplement vie. Mais, in fine, tout tombe à plat et le lecteur reste sur sa faim, puisque rien n’est explicité.
Faute d’avoir capitalisé sur la séduction du mystère, Beaux Jours déçoit globalement.
14,5 x 22 cm
416 pages
21.00 €
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