Le 19 juillet 2012
Objet imparfait et dérangeant, Beauty a le mérite d’une cohérence et du refus de l’art consensuel.
- Réalisateur : Oliver Hermanus
- Acteurs : Deon Lotz, Charlie Keegan, Michelle Scott
- Genre : Drame, LGBTQIA+
- Distributeur : Equation
- Editeur vidéo : Swift, Optimale
- Durée : 1h37mn
- Titre original : Skoonheid
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 12 octobre 2011
- Festival : Festival de Cannes 2011
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Résumé : Persuadé que son existence est gâchée, François, dans la force de l’âge, rencontre lors d’un mariage Christian, vingt-trois ans, fils d’un vieil ami et incarnation de la beauté parfaite. Consumé par une passion dévorante, il extériorise des émotions contenues et tente désespérément de satisfaire son désir et d’atteindre le bonheur.
Critique : Le film est d’une froideur totale, Oliver Hermanus présentant des personnages distanciés évoluant dans un récit elliptique où les non-dits abondent. On pense inévitablement à la fixation du professeur von Aschenbach sur le jeune Tadzio dans Mort à Venise. Mais là s’arrête la comparaison, l’idéal esthétique et artistique du musicien et de Visconti n’apparaissant ni dans les motivations de François, ni dans les intentions du cinéaste qui préfère la noirceur psychologique aux envolées lyriques et contemplatives.
- © Equation Distribution
La sécheresse du style et les maladresses de narration ne rendent pas d’emblée l’œuvre séduisante, mais force est de reconnaître que le cinéaste impose un point de vue personnel, à travers les nuances de la photo ou l’étirement de plans qui ne rendent que plus saisissantes les séquences « choc » du scénario (dont une tentative de viol) mais aussi les passages où Christian est l’objet d’une surveillance méticuleuse ; en même temps, Hermanus rejoint ici, à des degrés divers, la démarche d’une Andréa Arnold (Red Road) ou d’un Haneke (Caché), sans atteindre la force de ces auteurs, et encore moins celle du Hitchcock de Fenêtre sur cour. Le film est enfin une métaphore glaciale de l’Afrique du Sud : Christian, archétype du petit bourgeois raciste, conservateur et paradoxalement homophobe, porte à lui seul les névroses d’une société en mutation. Objet imparfait et forcément dérangeant, Beauty a le mérite d’une cohérence et du refus de l’art consensuel.
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