B.E.K. - Black Eyed Kids - T1 – La chronique BD

Brian Bethel, un journaliste du Texas, publie en 1997 un article à propos de deux enfants étranges aux pupilles noires qu’il aurait croisé en 96. Ce document partagé sur Usenet (un système de forums qui fonctionne avec des groupes de discussion) lance une légende urbaine devenue populaire aux États-Unis grâce à de nombreux témoignages qui ont suivi. Personne ne sait bien entendu où est la vérité et oÙ est l’imaginaire dans ces histoire bien qu’un esprit logique y accordera peu de crédibilité, cependant, Joe Pruett a voulu imaginer une histoire autour de ces enfants effrayants.

Très inspiré par le cinéma d’horreur des années 90, B.E.K. est une de ces histoires angoissante à l’ambiance sombre servie par un dessin plein d’émotions. Le découpage des planches est certainement l’une des plus grandes réussites de ce premier volume qui temporise le récit et offre des plans puissants et pesants. Si le récit semble assez convenu, c’est surtout son climat et sa mise en scène que l’on retiendra car chaque page nous fait nous enfoncer plus profond dans l’horreur et l’impuissance.

Il y a un côté Lovecraft au récit qui fait que l’homme est faible face à des puissances supérieures. Faible mentalement et physiquement et tout l’entraîne vers sa propre destruction. C’est aussi un album sur le regard, le notre, celui des autres, la confrontation des regardes pleins de vie, de jugements, de curiosités et de douceur au regard vide de la mort et des ténèbres. Aucun humain n’est foncièrement gentil ou méchant dans B.E.K., mais les enfants, eux, ne sont plus humains.

Un très bon thriller à lire de préférence un soir d’orage dans son lit. Et si des enfants aux yeux noirs frappent à la porte pour rentrer chez vous, refusez, c’est un conseil.