Au Royaume des singes - la critique du film

Un divertissement de qualité contenant quelques belles pépites oniriques et humoristiques.

L’argument : Au cœur d’anciennes ruines antiques perdues en pleine jungle d’Asie, vit Maya, une jeune macaque à toque pleine de ressources bien décidée à aider son petit à se faire une place dans ce monde. La vie peut s’avérer belle, la nourriture abondante et la sécurité assurée si tant est que l’on soit né au plus haut de l’échelle sociale. Mais pour ce nouveau-né et sa mère, la lutte est quotidienne. Il leur faudra beaucoup d’ingéniosité, de travail et un peu de chance pour espérer changer leur place dans le monde.

(C) Walt Disney Company France

Notre avis : Disney poursuit son exploration du monde animal et végétal. Après Grizzly, Les ailes pourpres ou Félins, qui avaient laissé de bons souvenirs à la rédaction, le label Disney Nature, propose cette fois de partir à la découverte de la faune de la jungle d’Asie du Sud.
Le réalisateur, Mark Linfield, a planté sa caméra dans une oasis de verdure située sur l’île du Sri Lanka pour suivre, avec son équipe, pendant trois ans, la vie d’un groupe de macaques à toque ou plutôt devrions-nous dire du roi (Raja), trônant à la tête d’un royaume végétal et minéral digne d’un conte de fées, de ses trois maîtresses et de ses sujets. Ici sont donc conviés la végétation luxuriante avec ses figuiers étrangleurs, si caractéristiques de la région, les demeures d’anciennes royautés humaines déchues et les anciens temples bouddhistes, abandonnés, dont les toits blancs percent la canopée.
(C) Walt Disney Company France
L’histoire est d’un classicisme absolu, puisant allègrement parmi les fables anciennes, déjà revisitées par Disney tels que Cendrillon, ou les histoires plus contemporaines telles que West Side Story, qui s’inspirait déjà de Shakespeare ! Il est donc question d’une pauvre jeune femme (pardon d’une femelle) seule au sein d’un royaume dirigé par un roi et ses femmes enivrés par le pouvoir. Les personnages ont évidemment le profil de l’emploi : Maya, l’héroïne du film, mignonne à croquer avec son fils Kip, Kumar le joli cœur promis à un bel avenir et Lex le grand méchant à la gueule cassée.
Le film n’est pas dépourvu d’une certaine forme d’anthropomorphisme ; Disney ayant une nouvelle fois décidé de narrer, avec la douce voix de Claire Keim pour la version française, le récit à la première personne pour certainement mieux capter l’attention du jeune public.
(C) Walt Disney Company France
Il est cependant animé par une fibre éthologique, le réalisateur s’étant d’ailleurs entouré d’un conseiller scientifique en la personne du Docteur Dittus, permettant de découvrir la hiérarchie sociale complexe de ces singes où le rang tenu par une femelle semble immuable alors que celui des mâles, au gré des heurts et bonheurs de la vie, peut fluctuer pour espérer côtoyer les sphères du pouvoir ou l’enfer d’un exil solitaire. Il donne aussi à voir les interactions de ces singes avec les autres êtres de leur environnement ; ces derniers, dont la mangouste, le chien, les ours lippus et ces drôles de primates que sont les langurs, volant parfois la vedette aux macaques. Il permet ainsi de découvrir les côtés facétieux et joueur de ces mammifères.
Le patchwork des instants patiemment collectés par Mark Linfield est de toute beauté. Le film d’une durée de 81 minutes, suffisant pour permettre à l’histoire de s’épanouir, constitue un divertissement de qualité contenant quelques belles pépites oniriques ou humoristiques ; il devrait ravir les têtes blondes mais également les parents.

– Grizzly
– Chimpanzés
– Félins
– Les Ailes pourpres