Le 8 mai 2018
La Fondation Louis Vuitton reprend possession de son lieu après s’être créditée sur la scène internationale, en accueillant la collection américaine du vénérable Moma. Avec cette nouvelle exposition de ses acquisitions, la jeune institution démontre à ses aînées, qu’elle entend sonner juste au diapason de l’art contemporain international.
- Plus d'informations : La Fondation Louis Vuitton
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Résumé : Depuis le premier accrochage d’œuvres emblématiques de la Collection de la Fondation Louis Vuitton accompagnant l’inauguration du bâtiment de Frank Gehry en 2014, la Fondation a régulièrement présenté différents choix d’œuvres regroupées autour des quatre lignes « sensibles » retenues pour la Collection : Contemplative, Expressionniste, « Popiste », Musique / son (2014/2016), ou d’ensembles d’œuvres dans le cadre des manifestations spécifiques dédiées à la Chine (2016) et à l’Afrique (2017). « Au diapason du monde » (11 avril – 27 août 2018) dévoile dans l’ensemble des galeries du bâtiment de Frank Gehry, une nouvelle sélection d’artistes de la Collection réunissant des œuvres modernes et contemporaines, tous mediums confondus, pour l’essentiel jamais exposées en ce lieu.
Notre avis : Le très grand spectre des œuvres du catalogue de la fondation démontre soit le goût éclectique de son fondateur, Bernard Arnault, soit une stratégie d’acquisition aléatoire s’inspirant de celle d’un musée d’art moderne. On trouve donc, selon les étages et le parcours proposé, des artistes de pointe et des morts célèbres. On peut y faire l’expérience de tous les types de média, de la peinture à la vidéo en 3D. On trouve donc réunis dans une proximité libre, les étrons longilignes de Giacometti, les fantaisies de Murakami, les navrants vomis bleus de Klein, les films de seiche et bactéries de Pareno et bien d’autres stars du milieu... Considérons que ce diapason, titre de l’exposition, est polyphonique comme l’est le monde d’aujourd’hui et adhérons au postulat de la curatrice, Suzanne Pagé.
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Le rez-de-chaussée est réellement passionnant. Trois œuvres seulement, mais trois oeuvres appuyées intelligemment sur l’histoire de l’art, s’éloignant enfin du tout conceptuel. Ces artistes enrichissent leur pratique des références du 20 ème siècle, tout en les menant plus loin. Le penseur de Rodin est au départ du propos du premier film en 3D Nightlife (2015) de Cyprien Gaillard. Ses images sont splendides, vivantes, riches, en symbiose avec la musique. Puis, aux pieds d’un colosse grec sculpté dans du marbre blanc, Adrián Villar Rojas, propose une oeuvre tendre et ludique, donnant à voir deux petits chats qui jouent. Enfin, la dernière oeuvre est une réécriture graphique par Wilhelm Sasnal d’une peinture de Seurat. Pour les passionnés d’art et les promeneurs curieux, cette entrée en matière est impressionnante.
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Au premier étage et au sous-sol, chacun trouvera une oeuvre ou deux avec laquelle s’harmoniser.
Enfin, les étages consacrés à Murakami et scénographiés avec son aide, démontrent, une fois de plus, la grande liberté de cet artiste japonais. Il annonce la vitalité de la création asiatique, le déferlement de la couleur mariée au graphisme qui fait école là-bas. Les formats montrés n’ont rien de domestique. Des toiles de 4 mètres de haut par 10 de large, pleines de motifs acidulés et gores, de personnages de mangas, de pâquerettes hilares et multicolores, sont aussi novatrices que divertissantes. Il y a aussi des sculptures qui ressemblent à des jouets dont le caractère enfantin est détourné par quelques détails gentiment monstrueux. De ce fait, les installations peuvent être vues par un public de 7 à 107 ans. Visiter cette partie de l’exposition avec ses enfants est une très bonne manière de les faire entrer dans le monde de l’art par une porte dont ils ont la clef.
Etre au diapason du monde d’aujourd’hui, c’est en matière de culture, choisir ce qui se fait de mieux de Kyoto à New York et le montrer à Paris.
A voir, A lire, A aimer !
Giovanni Anselmo (1934, Italie), Matthew Barney (1967, États-Unis), Christian Boltanski (1944, France), Mark Bradford (1961, États-Unis), James Lee Byars (1932-1997, États-Unis), Maurizio Cattelan (1960, Italie), Ian Cheng (1984, États-Unis), Andrea Crespo (1993, États-Unis), Trisha Donnelly (1974 , États-Unis), Dan Flavin (1933-1996, États-Unis), Cyprien Gaillard (1980, France), Alberto Giacometti (1901-1966, Suisse), Dominique Gonzalez-Foerster (1965, France), Jacqueline Humphries (1960, États-Unis), Pierre Huyghe (1962, France), Yves Klein (1928-1962, France), Mark Leckey (1964, Royaume-Uni), Henri Matisse (1869-1954, France), François Morellet (1926-2016, France), Takashi Murakami (1962, Japon), Philippe Parreno (1964, France), Sigmar Polke (1941-2010, Allemagne), Gerhard Richter (1932, Allemagne), Bunny Rogers (1990, États-Unis), Wilhelm Sasnal (1972, Pologne), Shimabuku (1969, Japon), Kiki Smith (1954, États-Unis), Adrián Villar Rojas (1980, Argentine), Anicka Yi (1971, Corée du Sud)
Commissaire général : Suzanne Pagé
Commissaires : Angéline Scherf, Ludovic Delalande et Claire Staebler
Conseiller artistique et scénographe : Marco Palmieri
Galerie Photos
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