Le 25 juillet 2020
C’est une poupée qui fait non. Et nous, pareil.
- Réalisateur : Gary Dauberman
- Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Mckenna Grace
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Date télé : 27 juin 2024 22:45
- Chaîne : RTL9
- Titre original : Annabelle Comes Home
- Date de sortie : 10 juillet 2019
Résumé : Résolus à empêcher Annabelle de causer davantage de dégâts, les démonologues Ed et Lorraine Warren rangent la poupée possédée dans la pièce verrouillée de leur maison réservée aux artefacts, la plaçant ainsi « en sécurité » derrière un verre sacré qui a reçu la sainte bénédiction d’un prêtre. Mais une nuit d’horreurs se profile alors qu’Annabelle réveille les esprits maléfiques de la salle, qui dirigent leur attention vers une nouvelle cible : la fille de dix ans des Warrens, Judy et ses amis.
Critique : Suite des aventures de la poupée affreuse, qui est aussi le septième long métrage de la franchise "Conjuring", Annabelle : La Maison du Mal est conforme à son titre ringardissime, presque un intitulé de sketch à lui seul. Gary Dauberman, vieux briscard du genre horrifique (La Nonne, Ça, Destination finale 5), met d’abord en scène le couple Warren dans une séquence nocturne et pleine de brouillard, qui multiplie les angles de vue, afin de dilater le suspense jusqu’à la première agression. Une petite séance d’exorcisme et le duo disparaît pour un week-end bien mérité : so long Vera Farmiga et Patrick Wilson. C’est la petite Judy, gardée par sa baby-sitter, qui devra affronter les multiples soucis engendrés par la grimaçante mocheté en plastique. N’importe qui l’aurait déjà balancée depuis longtemps à la déchetterie, mais admettons.
Le second volet de la saga Annabelle 2 : La Création du mal, réalisé par David F. Sandberg, avait marqué un net regain artistique par rapport à son prédécesseur. Là, on verse dans les pire clichés propres au genre : des personnages caricaturaux (la baby-sitter écervelée, la petite fille rejetée parce qu’elle fait peur et a des intuitions, le bellâtre poursuivi par une créature monstrueuse), une boîte de Pandore ouverte par une ado inconséquente qu’on avait pourtant avertie, les procédés les plus éculés du film d’horreur (lents travelling d’exploration, tonalités fauves sur lesquelles se couchent des ombres factices, jump scares récurrents, dialogues crypto-mystiques, objets inanimés qui acquièrent une âme, apparitions fantomatiques, brume épaisse). Un soupçon de Blair Witch, une dose de Poltergeist pour arroser ce plat frelaté. Et même une référence à Shining (la machine à écrire qui produit des messages affolants).
Pour finir, comme prévu, cette médiocrité sombre dans le grand-guignol le plus achevé, avant que la poupée ne réintègre sa vitrine. On ne doute pas qu’elle en sortira très vite, parce que des idiots n’auront - à nouveau - pas fait attention.
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Julia Tequi 7 août 2019
Annabelle : La maison du mal - Gary Dauberman - critique
Un opus intéressant et réussit !
Je ne suis pas forcément fan des spin-off qui concernent cette poupée maléfique, j’avais détesté le premier, un peu plus aimé le second et j’ai trouvé ce troisième, bien meilleur, à mes yeux en tout cas. Oui mais, justement, si j’ai plus apprécié celui-ci, c’est qu’à mon sens, il est plus proche d’un nouveau « Conjuring », même s’il est un peu plus soft, que d’un « Annabelle ». En réalité, cette présence démoniaque est plus un prétexte pour étendre l’univers de cette franchise, elle n’est pas forcément au centre de l’attention, mais elle est plutôt comme un pôle d’attraction. Effectivement, on comprend vite que si elle est aussi dangereuse, c’est qu’elle attire les fantômes, ils prennent plus de corps en sa présence, sont plus violents et d’autant plus effrayants. Alors lorsqu’elle va éveiller tous les monstres qui se cachent dans la pièce secrète des Warren, interdite à toutes personnes saines d’esprit d’ailleurs, laissez-moi vous dire que ça va faire très mal. Même si les histoires de ces fantômes seront finalement survolées, je pense sincèrement que quelques-uns d’entre eux méritent leur place dans un spin-off et qu’ils peuvent nous réserver de sacrées surprises. J’ai beaucoup aimé la réalisation de Gary Dauberman qui a tourné quasiment un huis clos, c’est une ambiance très étouffée, dans cette petite maison normale, qui abrite une famille extraordinaire. L’atmosphère est effectivement très sobre, l’environnement n’a rien de particulier, il est plutôt chaleureux, mais c’est les dons de cette famille qui en fait toute son originalité. Et bien que ce soit un univers qui me fascine, jamais je n’entrerai dans cette maison, encore moins dans cette pièce, je tiens bien trop à ma petite vie tranquille et dénuée de la moindre présence fantomatique. Les effets spéciaux sont d’ailleurs excellents, ils sont justement dosés, mais pas utilisés en surnombre, ce n’est n’est pas des scènes à la chaîne juste pour nous faire sursauter, elles ont une réelle importance. Bien sûr, vous allez avoir peur, l’angoisse est omniprésente, même si c’est loin d’être le plus effrayant, il y aura de vrais moments de stress intense, mais c’est exactement ce que l’on cherche. En ce qui concerne le scénario, le postulat de départ est très classique, il fait d’ailleurs partie de ce qui est le plus énervant dans ce genre, mais je vous rassure, ça s’arrange après. Effectivement, on commence par un gros cliché, pas forcément attirant, mais très vite, l’intrigue s’en dégage considérablement et plus important encore, l’histoire devient extrêmement forte. Oui, il y a une vraie profondeur dans cet opus, l’émotion y tient une place prépondérante, je ne m’y attendais pas forcément et pourtant, elle a su me cueillir à quelques reprises. Quant au casting, il est plus que correct, j’ai adoré retrouvé Vera Farmiga ainsi que Patrick Wilson, mais vraie mention spéciale pour Mckenna Grace, qui est excellente.
En bref : Un nouvel opus que j’ai bien plus apprécié, mais justement par ce qu’il se dégage de la seule présence d’Annabelle, pour nous faire découvrir une aventure plus vaste et bien plus intéressante !