Androïdes T.3 Invasion - La chronique BD

Ce troisième opus d’Androïdes, intitulé Invasion, montre la Terre ravagée par des forces inconnues. Des humains aux pouvoirs extraordinaires, engoncés dans des combinaisons qui rappelleront aux amateurs des jeux vidéos Crysis de bons souvenirs. L’affrontement est permanent, les explications viennent au compte-goutte, mais surtout, les androïdes sont étonnamment absents. Sont-ils du côté des hommes ou des extraterrestres ? Du côté du personnage principal, c’est un antihéros antipathique, mais doté de sacrés pouvoirs télépathiques. Alors que le monde brûle, que des gens se sacrifient tout autour de lui, il reste accroché à un cynisme post-apocalyptique, lui qui a été brutalement réveillé d’un cocon gluant... L’immersion directe dans l’action a ses avantages et ses inconvénients  : les combats sont en continu, les pouvoirs développés à grande vitesse et l’histoire suit un cours digne d’un torrent en plein orage. Petit inconvénient, tout défile sans pause, et surtout sans détail. Trois ou quatre personnages ont droit à un court background, les ennemis auront une histoire millénaire résumée, et la présence des androïdes sera révélée dans les dix dernières pages. Le suspense est présent, l’action déferle, mais encore une fois, si c’est un tome 3, Invasion reste un one-shot.

Toujours séduisant, le dessin de Emmanuel Nhieu rappelle le Vatine des belles années, et le héros de Sylvain Cordurié est lui aussi finalement attachant. L’ensemble est organisé, avec une ville en ruines, une trame scénaristique bien définie, même si les entités ennemies manquent un peu de profondeur, de détail horrifique, en tout cas d’une particularité qui permettrait de les reconnaître d’un coup d’œil. En fait, Invasion pourrait être un court jeu vidéo où le joueur serait directement dans la peau de Jerrod : grande gueule, doté de pouvoirs extraordinaires alors que sa vie était très ordinaire, mauvais séducteur et héros dans l’âme plus que dans les actions, il évite le tutoriel pour arriver au boss final en peu de temps. Trop peu de pages serait-on tenté de dire...

Effectivement, quelques pages de plus auraient apporté de la profondeur, du détail, de nouvelles péripéties... Mais c’est justement le pari de la série Androïdes  : raconter une courte histoire, comme une nouvelle en BD, éviter de tomber dans la suite d’aventures en forme de gradation. Du coup, Invasion reste au niveau des tomes précédents, avec toutefois un petit air de déjà vu, et surtout moins d’androïdes que les prédécesseurs.

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