Littérature
Le 7 août 2002
Trois sœurs dans tous leurs états. Trois portraits de femmes drôles, émouvants et grinçants.
- Auteur : Lucia Etxebarria
- Editeur : Editions 10-18
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Espagnole
Christina, Rosa et Ana sont sœurs. Tout les sépare apparemment : Christina, la benjamine, belle et insolente, droguée aux extas et au mal de vivre, nympho et sentimentale, ressemble à une Bridget Jones en plus trash. Rosa, la wonder woman de trente ans, a tout sacrifié à sa brillante carrière et se shoote au prozac pour oublier sa solitude amère. Quant à Ana, l’aînée, bonne mère de famille et bonne épouse, elle calme son ennui à coup de somnifères et d’alcool.
Dans un style oscillant entre la crudité des propos et la douceur, le désespoir et l’humour, le fatalisme et l’optimisme, Lucia Etxebarria fait parler ses héroïnes tour à tour. Au fil des chapitres, chacune raconte son enfance et parle de sa propre vie en critiquant, tout en enviant, celle des deux autres.
L’auteur aborde là les relations familiales mais surtout la rivalité et l’amour si particulier qui unit les femmes. Elle sait trouver les mots justes auxquels tout le monde pense un jour, avec une pointe d’humour acide : "La vie est comme une queue de supermarché, lente, pas pratique et pleine de gens insupportables." Plus subtile quand elle parle de la déception amoureuse : "C’est peut-être mieux comme ça... Il vaut peut-être mieux en finir d’une manière abrupte, couper tant que la flamme brûle encore que parvenir à ce point où la tendresse se transforme en simple obligation. Il vaut peut-être mieux regretter le manque que finir par regretter la présence. Je préfère la nostalgie à la routine."
Il est vrai que ce livre est drôle comme du Claire Bretécher, émouvant comme du Almodovar et grinçant comme du Houellebecq. On a un peu de mal à s’attacher aux personnages au départ, on capitulerait presque au milieu, et on arrive à la fin un peu déçu que cela s’arrête. Finalement, on se retrouve un peu dans chacune de ses femmes...
On retiendra l’astuce de construction des chapitres : Lucia Etxebarria égrène les tourmentes des trois sœurs au rythme des témoignages croisés. I pour "inconnue", T comme "triomphateur", O comme "obsession" et P, comme pas mal du tout...
Lucia Etxebarria, Amour, prozac et autres curiosités, Editions 10/18, 280 pages, 7,80 €
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28 juillet 2004
Amour, prozac et autres curiosités - Lucia Etxebarria
Génial et très léger, le deuxième : B. et les corps célestes est à pleurer et le dernier est super comme le premier, espérons que le 4è ne soit pas nul