Cannes 2012 : Amour d’Haneke avec Trintignant bouleverse Cannes

Palmé en 2009 avec Le ruban blanc, Michael Haneke revient avec Huppert et offre à Jean-Louis Trintignant son premier rôle à l’écran depuis 9 ans. Les journalistes sortent les yeux humides.

L’argument : Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

Notes : Haneke bouleverse la Croisette avec une magnifique réfléxion sur l’amour. Jusqu’où aller quand on aime, lors des moments les plus douloureux d’une existence, lorsque pointent la maladie, l’handicap et la mort. Jean-Louis Trintignant, dont le dernier grand rôle au cinéma remonte à 1998 (Ceux qui m’aiment prendront le train) a immédiatement accepté ce rôle délicat, ravi de jouer pour Haneke, alors qu’il se dédiait désormais entièrement au théâtre... Face à lui Emmanuelle Riva. Plus de 50 ans après Hiroshima mon amour, l’actrice trouve l’un de ses rôles les plus forts. La vieillesse, la dépendance... des sujets qui sont ici traités avec sobriété par Haneke, que l’on a connu plus âpre et moins tendre, et que l’on attendait pas sur ce thème éponyme qu’est l’"amour".
On notera aussi la présence lumineuse d’Isabelle Huppert dont c’est la troisième collaboration avec Haneke après Le temps des loups et La pianiste. Le cinéaste avait par ailleurs obtenu la Palme d’or avec Le ruban Blanc en 2009, année marquée par la présidence de la grande Isabelle, alors que tout le monde attendait Un prophète au sommet...
Les Américains ont déjà acheté Amour, puisque Sony le distribuera au deuxième semestre. Une collaboration fructueuse entre le géant Sony et Haneke, après Caché et Le Ruban Blanc.
Côté prix potentiel, Amour a toutes les chances de séduire le jury de Nanni Moretti, qui sera forcément ému par l’universalité des thèmes abordés ici...