Le 20 septembre 2017
Mitch Rapp s’est donné pour mission de protéger les pauvres américains des vilains tueurs islamistes. Pour sa première aventure, il aura toutefois à faire à son alter-ego américain. Cet affrontement manichéen va-t-il le remettre en question ? Rien n’est moins sûr.
- Réalisateur : Michael Cuesta
- Acteurs : Michael Keaton, Taylor Kitsch, Dylan O’Brien
- Genre : Action, Thriller, Espionnage
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h51mn
- Box-office :
- Date de sortie : 20 septembre 2017
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Nouvelle recrue d’une équipe d’élite officiant pour le contre-espionnage américain, Mitch Rapp va suivre un rude entraînement mené par Stan Hurley, formateur légendaire de la CIA. Face à une vague d’attaques terroristes sans précédent à travers le monde, les deux hommes vont devoir s’attaquer à Ghost, un individu aussi dangereux qu’insaisissable, ayant pour intention de déclencher une guerre nucléaire.
Notre avis : L’Amérique post-11 septembre avait créé son héros de la défense nationale en la personne de Jack Bauer via la série 24 heures chrono, mais la voir aujourd’hui se chercher un protecteur qui combat les vilains terroristes à l’étranger et non plus sur son propre sol semble symptomatique de la confiance en soi retrouvée de la première puissance mondiale. On pourrait même aller plus loin en affirmant qu’il s’agit d’un effet de la politique impérialiste défendue par Donald Trump que de voir Mitch Rapp aller traquer les ennemis extérieurs comme le faisait Jack Ryan du temps de la guerre froide. En effet, au regard du cinéma d’espionnage hollywoodien sous l’ère Obama, qui avait pour principale figure de proue le très dépolitisé Ethan Hunt, l’Amérique semblait s’être quelque peu apaisée... mais American Assassin nous rappelle, dès son titre annonciateur, le caractère belliqueux des Etats-Unis tel que l’incarne désormais Dylan O’Brien.
- Crédit photos : Christian Black
Si ce héros est si agressif envers les méchants islamistes, c’est que – à l’image de son pays – il a connu un dur traumatisme. C’est ce que vient nous expliquer la scène d’ouverture. Une scène qui d’ailleurs nous rappelle aussi à quel point il est important de pouvoir compter sur des figurants convaincants pour donner corps à un mouvement de foule.
C’est sur un profond désir de vengeance, bien plus que par réelle conviction patriotique, que se construit le personnage de Mitch Rapp. C’est également cet argument de vouloir se faire justice lui-même qui le fera rejoindre la CIA. Tout le paradoxe idéologique du long-métrage est là : il essaie de nous convaincre qu’il est plus efficace de travailler en équipe que seul, mais à la condition que l’équipe elle-même puisse agir en roue libre, loin du très pesant système judiciaire américain.
- Crédit photos : Christian Black
L’enquête de l’équipe menée par Stan Hurley (Michael Keaton, dont le sourire Ultra brite n’a jamais semblé aussi niais) ne se fait toutefois pas à la recherche de fondamentalistes djihadistes mais, comme aurait d’ailleurs pu le faire Jack Ryan trente ans plus tôt, d’un terroriste détenteur d’une arme atomique. Ce vilain, interprété par Taylor Kitsch, n’est autre qu’un ancien disciple de Hurley, faisant de lui une parfaite nemesis de Rapp, dont il partage le besoin de vengeance, qu’il a déplacé sur son ancien mentor et son pays après s’être senti trahi par eux, ainsi que le rapport à la violence. C’est ainsi que se fait la justification de méthodes telles que la torture : à la condition sine qua non qu’elles soient pratiquées pour le bien commun et non pour faire le mal. Mieux vaut être coupable que victime, c’est certain.
- Crédit photos : Christian Black
spoiler
Si le développement de l’intrigue en elle-même est assez classique, voire prévisible, elle se conclut par une scène atomique qui a toutes les chances de marquer les esprits. Une résolution que l’on a peu l’habitude de voir au cinéma, les héros ayant habituellement tendance à désamorcer le minuteur à la dernière seconde. Ici, la conclusion cherche à se montrer spectaculaire. Réaliste, rien n’est moins sûr : les spécialistes en nucléaire en jugeront.
Fin du spoiler
Une chose est sûre : si American Assassin rencontre le succès, supplantant dans l’imaginaire collectif le complotisme inhérent à la saga Jason Bourne par le bien-fondé du rôle de gendarme du monde que revendique l’Amérique, alors Mitch Rapp aura droit à sa propre franchise, et alors les méchants islamistes vont subir son impitoyable courroux !
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.