Le 17 octobre 2024
Quand le Portugais Gabriel Abrantes réinvente le cinéma d’épouvante, cela donne une œuvre baroque, flippante et follement déroutante.
- Réalisateur : Gabriel Abrantes
- Acteurs : Carloto Cotta, Rita Blanco, Anabela Moreira, Alba Baptista, Brigette Lundy-Paine
- Genre : Thriller, Épouvante-horreur
- Nationalité : Portugais
- Distributeur : Le Pacte
- Durée : 1h32mn
- Date télé : 17 octobre 2024 22:43
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Date de sortie : 31 janvier 2024
- Festival : Festival de Cannes 2023, Festival de Gérardmer 2024
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Résumé : Orphelin depuis sa naissance, Edward découvre à l’âge adulte qu’il a un jumeau et une mère qu’il ne connaît pas. Avec sa petite amie Ryley, il part les rencontrer dans leur magnifique demeure isolée au cœur d’une région recluse. Les retrouvailles passées, le jeune couple se rend compte que les apparences sont trompeuses : la famille d’Edward cache un monstrueux secret. Leur visite va tourner au cauchemar…
Critique : Ce n’est pas donné à tout le monde de retrouver son frère jumeau quand, à peine bébé, on a été séparé de force de sa mère et abandonné en plein cœur de ville. D’autant que ce frère jumeau est glaçant dès les premières secondes de leur prise de connaissance. Là où le héros Edward brille de sensibilité et de charme, son pendant ressemble à une armoire à glace, froide et hors sol. Il faut dire que grandir aux côtés d’une mère obsédée par les opérations esthétiques, dans une demeure magnifique perdue en pleine forêt, ne doit pas être simple.
- Copyright Goodfellas
Amelia’s Children est réalisé par le cinéaste portugais Gabriel Abrantes, surtout connu pour les abondants court-métrages qu’il a réalisés. Il s’engage dans un genre souvent méprisé, peu connu en dehors des fans du cinéma d’horreur, et qui depuis vingt ans s’enlise dans des scénarios répétitifs. On se souvient néanmoins de l’entrée en scène sur les écrans de Guillaume del Toro, de Juan Antonio Bayona, de Alejandro Amenábar, ou encore de Jaume Balagueró qui, depuis le soleil espagnol, ont totalement renouvelé le genre. Ici, le renouveau vient du Portugal à travers Gabriel Abrantes. Il n’est pas directement question de maison hantée, de criminels psychopathes, mais justement d’un savant détournement du cinéma traditionnel d’épouvante. L’attention portée à la photographie et aux décors opte pour une esthétique baroque assumée où l’humour côtoie la sinistrose. La mort n’est pas loin de ces figures effrayantes qui semblent inspirées des mythes de sorcellerie les plus profonds. Même le peintre Goya s’invite dans ce récit autant flippant que très beau.
- Copyright Goodfellas
La fiction d’épouvante mêle, non sans ironie, les vieux ressorts du récit de sorcière à la question complexe de l’inceste. Ces deux thèmes quasi antagonistes se télescopent dans une franche inventivité. On ressent dès la première demi-heure que l’horreur prend ses origines moins dans des racines mystiques que dans la dimension atemporelle de l’agression sexuelle intra-familiale. La violence s’invite dans les traits d’une mère ravagée par la peur de vieillir et d’un fils sinistre qui n’a jamais rien vécu en dehors de l’antre morbide de sa propre maman. Bref, Amelia’ Children joue sur tous les tableaux, pour le pur plaisir de ses spectateurs. Si hélas, sur la durée, le long-métrage ne tient pas toutes ses promesses, il est certain qu’on se sera offert un vrai moment d’effroi et de cris.
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