Le 22 février 2022


- Scénariste : Aude Picault>
- Dessinateur : Aude Picault
- Coloriste : Aude Picault
- Genre : Ecologie, Chronique sociale, Politique, Société
- Editeur : Dargaud
- Famille : BD Franco-belge, Roman graphique
- Date de sortie : 21 janvier 2022
Amalia traite avec précision, humanisme et tendresse de la charge mentale qui pèse sur la plupart des femmes. Si le sujet est essentiel, il est possible de ne pas être totalement touché par le récit d’Aude Picault et d’avoir la sensation d’en être tenu à distance.
Résumé : Amalia doit toujours donner le meilleur d’elle-même : au travail comme à la maison, avec sa patronne comme avec son compagnon, avec sa fillette ou avec sa belle-fille. Elle s’active en permanence, jongle avec les contraintes, range, résout des conflits, s’occupe de son enfant… Ce jusqu’à ce que son corps ne suive plus.
Amalia est un beau portrait de femme aux prises avec les contraintes de bien des sociétés contemporaines. Si le personnage est suffisamment défini pour vivre par lui-même, il a également valeur de symbole et représente bien des femmes sur lesquelles pèsent constamment une importante charge mentale. Ce roman graphique dépasse cela et parle d’une société occidentale qui fonce droit dans le mur : par la non prise en compte des individus ; par la volonté de produire toujours plus, plus vite et à moindre coût ; par l’importance accordée au paraître comme aux réseaux sociaux ; par la non prise en compte de la nature et, plus généralement, du vivant… Aude Picault regarde avec acuité notre société et certains de ceux qui s’y débattent. Elle propose un portrait riche et varié, ouvert, apportant des pistes de solution en montrant certains modes de vie alternatifs accessibles sans difficultés.
Aude Picault / Dargaud
Cela est convaincant au niveau des idées, mais l’accumulation des éléments produit un effet catalogue et retire au récit une partie de sa dynamique. Si nous compatissons avec Amalia, nous regardons son trajet de manière distanciée, sans vibrer véritablement face à ce qu’elle vit. Cela est d’autant plus inattendu qu’avec l’ampleur de la narration et la finesse du dessin - dont le trait peut évoquer Mes voisins les Yamada (le manga d’Hisaichi Ishii) et dont les couleurs pastel et aqueuses font souffler un vent frais -, nous étions mûrs pour monter dans le même train qu’Amalia ; il est donc étrange et quelque peu frustrant d’éprouver la sensation d’être resté à quai.
Aude Picault / Dargaud
148 pages - 19,99 €