La valse (de Vienne) des amants
Le 28 avril 2004
Dépourvu de panache et de passion, un film qui parvient avec entêtement à desservir son sujet...
- Réalisateur : Bruce Beresford
- Acteurs : Jonathan Pryce, Sarah Wynter, Vincent Perez
- Genre : Drame, Biopic
- Nationalité : Britannique
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– Durée : 1h40mn
– Titre original : Bride of the wind
Dépourvu de panache et de passion, un film qui parvient avec entêtement à desservir son sujet...
L’argument : Épouse ou maîtresse, Alma Schindler a connu les plus grands artistes de la Vienne du début du XXe siècle : Klimt, Mahler, Gropius, Kokoschka et Werfel ont succombé aux charmes de celle que l’on a surnommé "la plus belle femme de Vienne". Tentative de reconstitution du destin de cette muse intelligente et séductrice dont les aspirations ont été étouffées par ces illustres amants.
Notre avis : Comment est-il possible de retracer des destins d’artistes et d’intellectuels si brillants sans la moindre passion ? À la simple évocation des ces génies qui, chacun dans son domaine, ont marqué définitivement le siècle dernier, on imagine un univers bouillonnant et fiévreux, à l’image de l’exaltation ressentie à l’écoute des prodigieuses symphonies de Mahler. Or, rien ne se passe : d’un classicisme ennuyeux, Bruce Beresford (que l’on a connu plus inspiré) ne parvient pas à restituer ce qu’il peut y avoir de fascinant chez Alma Mahler. Par paresse ou par facilité, le réalisateur s’est débarrassé de toute la complexité inhérente à la création artistique. Ce parti pris aurait pu se justifier s’il s’était au moins donné la peine de peindre en profondeur le portait de cette Fiancée du vent (du nom du tableau d’Oskar Kokoschka). Mais il la réduit à une pseudo-féministe en avance sur son temps. Un temps qui est celui de Freud, niant aux femmes cette capacité à "mener à bien les sublimations intellectuelles" d’une civilisation.
On ne comprend donc pas très bien comment Alma passe d’un lit à un autre, puisque finalement c’est la seule chose que semble avoir retenue Bruce Beresford. Ça et le fait que la "pauvre petite Alma" a été sacrifiée sur l’autel du génie masculin. Un peu manichéen non ? L’incapacité à prendre la mesure du personnage est frustrante, l’ennui des comédiens est palpable et de manière surprenante, le seul à tirer son épingle du jeu est Vincent Perez (sans chauvinisme aucun) qui compose un Kokoschka troublant. Un point positif tout de même : l’inconsistance du film incite à (re)découvrir les œuvres de tous ces artistes.
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