Le 17 février 2010
La nouvelle sortie 3D de Disney, réalisée par Tim Burton, devient le symbole d’une lutte des exploitants étrangers contre des délais vidéo toujours plus courts.
La nouvelle sortie 3D de Disney, réalisée par Tim Burton, devient le symbole d’une lutte des exploitants étrangers contre des délais vidéo toujours plus courts.
Après les Néerlandais, voilà que les exploitants britanniques et italiens seraient favorables au boycott du nouveau Tim Burton dans leurs circuits. Courroucés par la décision de Disney de sortir le DVD/BR trois mois (au lieu de quatre) après la salle, mettant ainsi en danger leur revenues, les exploitants ont plus à gagner qu’à perdre en refusant de programmer le tout puissant Alice au pays des merveilles, premier gros blockbuster de 2010, même si cette décision impliquera une baisse conséquente de leurs recettes en mars. Le film de Tim Burton sera en effet le premier long d’envergure à sortir en 3D depuis le triomphe historique d’Avatar. Les professionnels des salles semblent vouloir poser un ultimatum fort à Disney (distributeur d’Alice au Pays des Merveilles), mais aussi aux autres studios qui multiplient aux USA les antécédents, pour vendre plus de galettes et favoriser la VOD.
Dans un marché vidéo pourtant un peu à la traîne par rapport à l’effervescence du grand écran en 2010 (notamment en France), la décision de Disney et d’autres de vouloir écourter les carrières de leurs productions pour capitaliser sur l’engouement médiatique peut paraître un peu déplacée. Renier le partenaire salle, celui qui offre la meilleure exposition aux oeuvres, c’est non seulement le mettre en danger après des décennies de soutien mutuel, mais aussi rompre avec l’équilibre d’un système pour évoluer vers une concentration malsaine des pouvoirs et par conséquent instrumentaliser la distribution en salle en réduisant l’exploitation à une vaste opération de promotion en faveur du seul marché vidéo.
Toujours plus de bénéfices, de concentration et de révolution technologique, on connaît la chanson et on sait où tout cela peut mener. Quelques deux millions de chômeurs sont prêts à en témoigner, rien qu’en France. Un peu plus de stabilité dans une industrie plutôt en forme, qui survit très bien au piratage, cela ne fera de mal à personne. Ni aux exploitants ni au grands studios dont on taira les recettes records pour 2010.
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