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Le 14 juin 2006


Lorsqu’un grand écrivain contemporain revisite sous la forme d’un livret d’opéra un thème classique...
Lorsqu’un grand écrivain contemporain revisite sous la forme d’un livret d’opéra un thème classique...
Après L’amour de loin, Adriana Mater est le second livret d’opéra écrit par Amin Maalouf. Commande de l’Opéra de Paris sur une musique de Kaija Saariaho, la première mondiale a eu lieu le 3 avril 2006 à Bastille.
Bien que s’inscrivant dans la tragédie, l’écriture d’un livret est bien différente de celle d’une pièce de théâtre : elle doit être rudimentaire et use parfois de la répétition de certains groupes de mots. Si le procédé peut gêner par manque d’habitude, avec Amin Maalouf, le dépouillement littéraire se met au service de l’universalité.
L’intrigue, très sombre, est extrêmement simple. Dans un pays en guerre (non nommé), la jeune et belle Adriana rêve au prince charmant. Mais c’est sous les traits du grossier et brutal Tsargo qu’il se présente à elle. Furieux d’être rejeté, ce dernier viole Adriana qui tombe enceinte et décide malgré tout de garder l’enfant. Pendant dix-huit ans, elle n’aura de cesse de se demander si son fils tiendra davantage de la violence de son père ou de la douceur de sa mère. C’est le dévoilement du secret de sa conception qui donnera à Yona l’occasion de se révéler tel qu’il est. Ivre de vengeance, sera-t-il capable d’aller jusqu’au bout et de tuer son géniteur ?
Il faut dépasser la naïveté des dialogues et la trame sommaire d’Adriana Mater pour percevoir à quel point l’intention de Maalouf est magnifique. En sept tableaux, l’écrivain renvoie chacun à sa condition d’humain et à sa capacité intrinsèque à continuer à vivre au-delà de l’horreur et à pardonner.
Amin Maalouf, Adriana Mater, Grasset, 2006, 108 pages, 10 €