Adieu Monde Cruel – La chronique BD

Adieu Monde Cruel part d’un constat dramatique, des êtres que tout sépare se réunissent pour en finir avec la vie. Massard et Rousselot ont développé cette histoire suite à un fait divers bien réel s’étant produit en France.
Heureusement, pour éviter le drame, les auteurs tournent en dérision la situation. Ils parviennent à rendre ces personnages que tout oppose bien attachants.
Et cela même si on ne sait rien d’eux car la consigne de base est qu’aucun ne doit se livrer aux autres. C’est donc au fur et à mesure de leurs déboires que les caractères vont ressortir, que les raisons qui les ont menés là vont se laisser deviner.
Effectivement, pourquoi veulent-ils en finir avec la vie ? Quels traumatismes les ont poussés à cette extrémité ? Les réponses tombent et si certaines sont vraiment poignantes, d’autres poussent à réfléchir. En fait, pour garder le bon ton de l’album peut-être, les drames de nos héros ne sont pas tous forcément... dramatiques.
Mais devant le rythme de la narration, on oublie assez vite ce point de discussion pour entrer dans l’histoire et découvrir le périple de ces quatre mousquetaires du suicide !

Au dessin, Nicolas Delestret donne expression et charisme à ces quatre anti-héros. On s’interroge, on les suit, on parvient même à s’inquiéter pour eux, à leur souhaiter l’échec plus que la réussite. Et finalement, cette BD atteint son but, partir d’une tentative de suicide pour finir le sourire aux lèvres.
Néanmoins, il manque, à notre avis, une pointe de surprise au récit. Certains effets sont prévisibles, certaines situations répétitives et on regrette ce petit manque qui empêche Adieu Monde Cruel de se révéler une excellente BD !
Ce n’est pas une raison pour ne pas aller vous faire votre propre avis en découvrant les derniers jours de ce quatuor.