A ta place

Karine Reysset met en place un jeu de miroirs destructeur et passionnel entre deux femmes, séparées à l’adolescence et qui se retrouvent plusieurs années après.

Dans la vie bien peu passionnante de Cécile, il existe une blessure jamais refermée. Quand elle était adolescente, sa seule amie se prénommait Chloé. Chloé, c’était la mauvaise fille, infréquentable, habillée de noir, à la mauvaise réputation. Cécile, c’était tout le contraire. Une fille obéissante, sage et respectueuse. Jusqu’au jour où les deux copines décident de tenter leur chance à Paris. Mais le voyage se fera sans Cécile, empêchée par ses parents de suivre la sulfureuse Chloé... Dès lors, l’une ne fera que survivre en espérant le retour de l’autre.
Des années plus tard, un médecin téléphone à Cécile pour lui expliquer que son nom était inscrit sur un papier retrouvé dans la poche d’une patiente, une certaine Sandrine. Sandrine n’est autre que Chloé. Cécile va lui rendre visite et découvrir une femme absente et amnésique, devenue folle. Dès lors, Cécile se met en tête de remonter le fil du temps, depuis leur séparation jusqu’à cette chambre d’hôpital.
Et Karyne Reisset, extrêmement douée pour mettre en scène des personnages qui ne trichent pas, nous emporte dans un tourbillon de souvenirs et d’émotions, au cœur d’une passion et d’une amitié dévorantes. Habilement mené, adroitement écrit, ce roman se lit avec un réel bonheur malgré la gravité du sujet, la mise en parallèle de deux destins aussi déglingués l’un que l’autre. En excellente chirurgienne de l’âme et des sentiments, Karine Reysset manie son scalpel avec une dextérité diabolique.