A la recherche de l’excellence - Gabe Polsky - la critique du film

Critique : Le documentaire de Gabe Polsky est fondé sur un paradoxe incroyable dans l’univers des sportifs : ce ne sont pas toujours les attributs physiques qui font la performance des champions. L’exemple de Garrincha est presque emblématique. Le fameux athlète souffrait à la base d’un handicap au genou qui aurait pu l’empêcher de marcher ; pour autant, l’homme a accédé au succès et à la performance absolue. A la recherche de l’excellence s’oppose ainsi à une certaine théorie génique qui prédisposerait certains êtres humains à la réussite contre la majorité des autres. En réalité, la réussite passe d’abord par l’intelligence, c’est-à-dire la capacité des personnes à dompter l’environnement et à compenser leurs faiblesses.

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Le documentaire montre de façon convaincante qu’une carrière de sportif de haut niveau tire ses origines, non pas dans l’entraînement acharné ou les attributs physiques, mais dans l’énergie mentale mise au service de la performance sportive. La réussite commence très tôt dans l’enfance, où les gamins sont formatés par les adultes à se dépasser et à faire advenir les désirs de leurs parents sur une scène à laquelle ils n’ont pas pu accéder. Les performances passent par le refus du conformisme, une certaine solitude chez les sportifs et une détermination absolue à réussir, au détriment d’une vie sociale et amicale. Le film balaie des notions assez diffuses de psychologie sociale comme la pression de conformité, l’individualisme face au collectivisme, qui viennent illustrer les raisons du succès chez un sportif. L’intelligence, au sens piagétien du terme, qui se manifeste par exemple dans la capacité d’adaptation et d’anticipation, demeure la vertu principale pour réussir.

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Néanmoins, malgré la volonté du réalisateur de ne pas succomber à la démagogie, le film s’égare parfois dans l’excès de la démonstration. Les images de cellules ou de gènes ne sont pas toujours nécessaires au propos et les entretiens qu’accordent les sportifs ou les chercheurs restent parfois à un niveau très superficiel. La forme enfin emprunte une tonalité assez spectaculaire qui nuit à l’adhésion du spectateur par des excès de musique, un montage sophistiqué, et fait perdre le fil du documentaire. Tout l’enjeu est de savoir si le petit écran ne serait pas plus adapté qu’un écran de cinéma pour donner au film la visibilité qu’il recherche.