Sept cannibales - la chronique BD

Alessandro, Markus, Martin, Doron, Paul, Sebastiaan, Denis. Ils sont sept. Sept amis dont les liens se noués à l’université. Sept magnifiques exemples de l’élite de notre civilisation. Issus des quatre coins du monde, ils sont brillants, riches, influents, conscients de leur supériorité et blasés des plaisirs fades que notre société peut offrir en échange de quelque chose d’aussi dérisoire que l’argent.

Ils se voient comme des mâles dominants, ceux qui feront le monde de demain, et ne se soucient pas des règles pusillanimes qui limitent les actes du commun des mortels. C’est la raison pour laquelle, tous les ans, ils se réunissent pour une semaine de vacances "entre hommes", semaine où ils organisent de gigantesques fêtes, mais pas uniquement.

Tout a commencé durant leurs études, avec des soirées privées à tendances sadomasochistes en compagnie d’autres étudiantes, et depuis, c’est l’escalade. Il leur en faut toujours plus pour atteindre le grand frisson : viols, meurtres.... mais ce n’est que récemment que l’un d’entre eux a trouvé la combinaison parfaite : ils font venir une jeune fille, choisie sur dossier pour sa plastique et ses qualités intellectuelles, et, à l’issue de la fête "officielle", ils traquent celle-ci, la violent, la tuent et la dévorent, bafouant ainsi un des plus grands interdits qui soient. Mais cette année, ils vont tomber sur un os, en la personne de Claire, une jeune anglaise en apparence fragile... c’est l’Arroseur arrosé version serial killer, en somme.

Efficace. C’est le terme qui vient à l’esprit à la lecture de cette bande dessinée. En effet, même si on échappe aux scènes gores auxquelles on pourrait légitimement s’attendre en ouvrant l’album, force est de constater que les auteurs connaissent leur boulot, et nous narrent une histoire angoissante, chargée de suspense, et brillamment construite.

Ils usent ainsi à bon escient de flashbacks, disséminés çà et là durant le récit, pour nous faire comprendre l’évolution qui a conduit à ce rituel annuel, et pour nous faire toucher du doigt que Claire n’est en réalité pas un gibier mais bel et bien une prédatrice. Et ça fonctionne. Le récit, mené tambour battant et illustré par le trait nerveux de Tirso, nous tient en haleine jusqu’au dénouement final, certes attendu, mais bien agréable. Pour résumer, un bon thriller, qui se lit d’une traite et s’apprécie à sa juste valeur, celle d’un honnête divertissement qui remplit (très) bien son contrat.


Feuilletez des milliers de bandes dessinées gratuitement sur Sequencity