Le 1er avril 2008
Le monde est-il tombé sur la tête ? Au cinéma, oui avec Doomsday, un film d’anticipation horrifique qui s’annonce comme une vraie catastrophe. Dans tous les sens du terme.
Le monde est-il tombé sur la tête ? Au cinéma, oui avec Doomsday, un film d’anticipation horrifique qui s’annonce comme une vraie catastrophe. Dans tous les sens du terme.
Afghanistan, Irak, Iran, Pakistan, Chine, terrorisme, montée de l’intégrisme, George Bush (ne me tentez-pas pour que je cite un autre nom !), menaces nucléaires, réchauffement climatique, cataclysmes, pénurie d’eau, déforestation, annihilation massive d’espèces animales, OGM, grippe aviaire, crise économique mondiale, la chute du PSG... Le monde d’aujourd’hui est gangréné par la peur. Il se complait dans une terreur quasi irrationnelle que les médias nourrissent à base de communiqués sensationnels alimentés par des décisions politiques toujours plus incroyables (allez, consommez, on a tellement de ressources !). Mais bon, n’y-a t’il pas à avoir peur avec tous ces pharmaciens, restaurateurs et autres boulangers qui mettent des écrans plasma dans leurs commerces alors qu’on nous répète qu’il faut économiser l’énergie ?
Cette peur de la fin du monde ne remonte pas d’hier, mais plutôt à la nuit des temps. La Bible l’avait prévue. Nostradamus aussi. Damnation. Et tout le 20ème siècle, post 39-45, n’a-t’il pas évolué dans la crainte du nucléaire et d’un autre conflit mondial ? Le cinéma s’est fait le miroir de ces obsessions morbides. Armées de zombies, invasions d’extra-terrestre, dégénérés psychopathes, comètes meurtrières... Finalement à part chez les ch’tis ou dans les comédies romantiques américaines, le cinéma est d’un sacré pessimisme ! Regardez un peu la détresse mélancolique de Chasseurs de dragons et de son monde rongé par le néant !
Cette semaine, quelques mois après la sortie de 28 semaines plus tard, un nouveau film post apocalyptique britannique, à base de virus mortel, de contaminés agressifs, de chaos, d’anarchie et de gangs ultra-violents, sort sur nos écrans, reflétant toutes les peurs contemporaines : Doomsday. Le nouveau film de Neil Marshall, le réalisateur de The descent - magistrale claque horrifique qui a provoqué une recrudescence des troubles de sommeil -, tente le pari difficile de relancer le postnuke, appelation utilisée pour les séries B d’anticipation post-nucléaire à la Mad Max et New York 1997, suivis par leurs ersatz ritals (2019 après la chute de New York, Les guerriers du Bronx, 2020 Texas gladiator, Les exterminateurs de l’an 3000...). Un signe de malaise social, oui, mais aussi une vraie complaisance masochiste alors qu’on nous annonce le chaos imminent en Chine, dans les pays qui subiront le plus la hausse des températures (l’apocalypse climatique !) et dans nos banlieues. Le divertissement s’inspire de nos cauchemars pour nourrir les fantasmes du public et le bide de ses producteurs. Pas de bol pour Doomsday, cette grosse série B est un vautrage aux States, si bien qu’elle n’a même pas été montrée à la presse en France pour ne pas faire trop peur aux journalistes (c’est qu’on est des gens sensibles, nous !). Alors Doomsday, vrai film catastrophe ou authentique film catastrophique ? La réponse cette semaine, car tout masos qu’on est, on ira le voir !
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