Un peu d’histoire de France
Le 11 septembre 2023
Une fenêtre sur l’histoire de France. Celle de Français qui ont choisi de se battre pour leur liberté et contre l’ignominie de l’esclavage. C’était en 1802 en Guadeloupe, aujourd’hui département français d’outre-mer.
- Réalisateur : Christian Lara
- Acteurs : Marc Michel, Patrick Mille, Luc Saint-Eloy, Jean-Michel Martial
- Genre : Historique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 10 mai 2006
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– Année de production : 2004
Résumé : 1802. Napoléon Bonaparte veut rétablir l’autorité de la France en Guadeloupe dirigée désormais par le Conseil provisoire du Chef de brigade Magloire Pelage. Pour les habitants de l’île, c’est le retour annoncé de l’esclavage déjà aboli. Menés par le colonel mulâtre Louis Delgrès, commandant des troupes de Basse-Terre (l’une de cinq îles qui composent l’archipel), ils s’y opposeront en dépit de leur infériorité militaire. Et au péril de leur vie, le seul sacrifice valable pour la liberté.
Critique : De 1802, l’épopée guadeloupéenne, Christian Lara, son réalisateur, affirme que c’est "un rappel du passé, un devoir de mémoire". Et sa caméra fonctionne comme s’il avait été au plus près de ces héros guadeloupéens que sont le colonel Delgrès, le capitaine Joseph Ignace et tous ces illustres inconnus qui se sont battus à mort pour leur liberté. Comme si ce grand reporter de l’histoire - il est journaliste - rapportait les images, au jour le jour, d’une guerre perdue d’avance pour le journal de la mémoire de France. Ce récit, peu connu, de ces quelques jours de mai qui marquèrent la vie de la Guadeloupe est une fiction filmée, parfois maladroitement, comme un documentaire. Ses acteurs, d’ailleurs trop conscients de la gravité des événements, en perdent parfois un peu de leur spontanéité.
Mais ils n’en témoignent pas moins de la bravoure et de l’abnégation des Guadeloupéens, plus particulièrement des Guadeloupéennes, face au rouleau compresseur de l’esclavage dont ils pensaient être définitivement débarrassés en 1794. Date à laquelle, après la Révolution française, les députés de la Convention décidèrent son abolition. Les femmes sont mises ici à l’honneur par Christian Lara, notamment à travers Solitude,"enceinte jusqu’au yeux, à laquelle son interprète, Gladys Hernandez, donne tout son panache. Ce personnage est une métaphore du refus d’accepter maintenant et à l’avenir toute forme d’asservissement, de la rage d’y échapper pour l’éternité. Une rage devenue inhérente à la condition même du Noir, qui encore aujourd’hui souffre de l’ignominieuse injustice d’être considéré comme un être inférieur - et de tous ses avatars. Le vote en France de la loi du 23 février sur le rôle positif de la colonisation, qui sera par la suite abrogé, en est l’un d’eux.
1802, l’épopée guadeloupéenne n’est pas un inédit, il a été déjà diffusé à la télévision. Il fut commandé par Lucette Michaux-Chevry, alors présidente du Conseil régional de la Guadeloupe, dans le cadre des célébrations du bicentenaire du mouvement de résistance contre l’esclavage. Mais c’est peut-être maintenant qu’il trouve vraiment sa raison d’être. Un film symbole donc qui sort ce mercredi 10 mai 2006, date à laquelle la France célèbre pour la première fois l’abolition de l’esclavage qui ne sera définitive dans ses colonies que le 27 avril 1848 grâce à Victor Schoelcher. Malheureusement, il ne l’est pas encore dans la tête de certains. Ce qui donne toute sa véracité au leitmotiv de cette œuvre - "Chaque jour de notre progrès est fait de chaque jour de leur sacrifice" - que l’on doit à Oruno Lara, le premier historien guadeloupéen et grand-père du cinéaste. Car il s’agit bien de faire évoluer les mentalités, une démarche qui ne va pas, semble-t-il, sans qu’une goutte de sang ne soit versée.
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