Enfermés dehors
Le 20 juin 2007
Un premier film nerveux, sincère mais sans surprise, qui tente une analyse (superficielle) des effets pervers de la société de consommation. Un jeune cinéaste à suivre tout de même.


- Réalisateur : Barthélemy Grossmann
- Acteurs : Bérénice Bejo, Lucien Jean-Baptiste, Barthélemy Grossmann
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 20 juin 2007
- Plus d'informations : www.13m2-lefilm.com

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– Durée : 1h24mn
Un premier film nerveux, sincère mais sans surprise, qui tente une analyse (superficielle) des effets pervers de la société de consommation. Un jeune cinéaste à suivre tout de même.
L’argument : Après le braquage d’un fourgon blindé, José, Farouk et Réza se réfugient dans une planque de 13m². Enfermés avec l’argent, la conscience salie, les liens et les caractères des trois amis se révèlent au fil des mensonges et conflits qu’engendre cette situation oppressante.
Chaque sortie dans le monde réel se présente désormais comme une menace, arriveront-ils à déjouer leur destin et à prendre un nouveau départ ?
Notre avis : Barthélemy Grossmann semble être un jeune homme ambitieux et dur à la tâche. Du genre à travailler plus pour... enfin vous connaissez la formule maintenant. Non seulement il réalise là son premier long-métrage, mais en plus, il l’a coproduit, coécrit et il interprète le rôle principal. Résultat : au lieu de se consacrer à une seule activité de manière efficace et pertinente, Grossmann s’est éparpillé dans plusieurs avec des rendements assez moyens.
Ainsi, des trois acteurs, c’est lui le moins convaincant (il faut dire que Lucien Jean-Baptiste et Youssef Hadji sont formidables). La pauvreté du scénario (qui fait vaguement penser à Reservoir dogs qui lui-même reprenait les grandes lignes de City on fire de Ringo Lam) aurait pu être compensée par une approche psychologique des personnages plus poussée. Les thèmes de l’enfermement, de la culpabilité et du doute étaient là pour ça. Mais ce n’est pas le cas. Le plus étrange réside dans le fait que Grossmann n’exploite finalement pas complètement ces fameux 13m2 (il en fait même très vite le tour). Une grande partie du film a lieu à l’extérieur et les scènes dans le squat sont trop embryonnaires pour permettre l’instauration d’un climat oppressant efficace. Quant à la réalisation, quelques beaux mouvements n’empêchent tout de même pas des tics nerveux et heurtés, estampillés « film de banlieue ».
Mais, même si cette œuvre est mineure, on ne peut pas lui reprocher son manque de sincérité (qui fait cruellement défaut aux productions du même genre signées Luc Besson). Bien que traitée de manière simpliste, la réflexion sur les effets néfastes de la société de consommation n’en demeure pas moins intéressante. Et après tout, il est logique que 13 m² soit un film contre les grandes surfaces...