Quelque part entre "Identity" et "L’effet papillon"
Le 18 février 2007
Un thriller énigmatique dans lequel les paradoxes temporels se heurtent aux psychologies tordues de personnages ambigus. Impressionnant.
- Réalisateur : Greg Marcks
- Acteurs : Barbara Hershey, Patrick Swayze , Hilary Swank, Colin Hanks
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : M6 Vidéo
– Durée : 1h20min
– Titre original : 11 : 14
Un thriller énigmatique dans lequel les paradoxes temporels se heurtent aux psychologies tordues de personnages ambigus. Impressionnant.
L’argument : Plusieurs incidents apparemment sans aucun lien les uns avec les autres se recoupent tous vers un accident de voiture qui s’est produit une nuit à onze heures quatorze. Etrange, vous avez dit étrange ?
Notre avis : Avant d’être un thriller acrobatique, aussi efficace qu’intelligent, 11h14 est surtout un film substantiel et cohérent. D’un bout à l’autre. Sans trop lever le voile sur l’intrigue, on peut sommairement dire que le film met en scène un chaos regroupant une foule d’individus qui a priori n’ont rien en commun, si ce n’est une malédiction qui ne résulte peut-être pas seulement du fruit du hasard.
Les personnages sont détaillés avec une minutie exemplaire et leurs réactions face à des événements qu’ils ne contrôlent pas sont très crédibles. Exploitant jusqu’au bout les thèmes des paradoxes temporels et des événements liés, le film passe du drame au mélo, de l’horreur au grotesque et provoque une confusion des genres excitante qui apporte une vraie richesse à un scénario déjà robuste et étrange. Accessoirement, cela nous conforte dans l’hypothèse que nous sommes en présence d’un film qui exploite à fond la carte de l’inattendu. Le désir d’abandon de soi au cinéma fait partie de ces paradoxes pervers que nous aimons tous ressentir. De ce strict point de vue, on peut dire que le film réussit là où beaucoup d’autres échouent : dans ce plaisir de découverte et de nouveauté.
Les énigmes que pose le jeune réalisateur sont toutes résolues mais il arrive parfois que certaines zones d’ombre méritent d’être explicitées. Nécessitant d’être vu à répétition, 11h14 est un film fantastique ludique, futé, ténébreux, angoissant, mystérieux. Sa construction obéit à des astuces scénaristiques marquantes et fonctionne tel un cercle infernal absurde qui n’en finit plus de dérouter. La bande-son de Clint Mansell (Requiem for a dream) et l’interprétation d’ensemble, regroupant une profusion d’acteurs connus et hétéroclites, ajoutent au plaisir. Parmi eux, Patrick Swayze en profite pour se distinguer dans un rôle complexe et instille du trouble par sa simple présence, comme il le faisait si bien dans l’exceptionnel Donnie Darko...
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
giridhar 29 janvier 2006
11h14
Dans une petite ville américaine banale, plusieurs accidents dramatiques ont lieu autour de 11:14 PM. Tout commence, ou plutôt finit par celui d’un jeune homme ivre, qui renverse une personne sur la route. Affolé, il cherche à faire disparaître le corps, l’enferme dans son coffre. Mais survient un policier, Hannagan (Clark Gregg), qui découvre le mort. Il arrête l’individu qui parvient à s’enfuir. Tandis qu’il se lance à sa poursuite, les deux suspects qu’il venait d’arrêter, Duffy (Shawn Hatosy) et Buzzy (Hilary Swank) en profitent pour se faire la belle. Quelques minutes plus tôt, non loin de là, Frank (Patrick Swayze) découvrait le jeune Aaron (Blake Heron), la tête fracassée. Il s’empressait de cacher le corps, croyant que sa fille Cheri (Rachael Leigh Cook) soit l’auteur du meurtre...
A première vue, cette histoire à tiroirs qui s’imbriquent les uns dans les autres évoque les récentes réussites de Christopher Nolan ("Memento") ou de Alejandro González Iñárritu ("Amours chiennes" et "21 Grammes"). Cependant la comparaison s’arrête là, car l’ambition de Greg Marks est infiniment moins grande que celle de ses collègues. Il tricote avec brio, rythme, un scénario habilement construit, mais qui se contente de placer, dans un ordre inverse ou aléatoire, des événements simples qui, racontés de manière chronologique, ne présenteraient qu’un intérêt minimal. Le sujet en lui-même n’est pas particulièrement original, piochant dans le macabre de "Petits meurtres entre amis" ou de "Fargo". Il nous livre un exercice pratique dans lequel les personnages sont tous aussi noirs que la nuit durant laquelle se déroule ce cortège de coups de dés macabres. Inconscience, envie, jalousie, orgueil, mensonge, trahison, manipulation, lâcheté... C’est un véritable déluge de perfidies qui s’accumulent en un temps record, fournissant une vertigineuse illustration de ce que peut donner la loi du karma (action - réaction). Les acteurs sont tous suffisamment convaincants pour que l’ensemble ne tombe pas trop dans l’exercice de style. Ils ne manquent pas de mérite, d’ailleurs, car la plupart des personnalités sont réduites à la plus simple expression qui soit : des robots décervelés agissant sous une impulsion animale instinctive. La sécheresse générale contribue à l’efficacité de l’histoire et traduit de manière juste l’urgence de chaque plan. Cela dit, c’est tout de même une impression de superficialité virtuose qui prédomine à la sortie de cette tragique pantomime.
etienne2056 21 novembre 2006
11h14
Une surprise plutôt sympa même si elle n’est pas énorme. En effet, j’espérait beaucoup moins que ça de 11 : 14 Onze Heures Quatorze, premier film de Greg Marcks assez original. Original, car nous revenons sans cesse en arrière tel Memento (rassurez-vous, le scénario est quant à lui beaucoup moins complexe) afin d’en savoir d’avantage sur le film. On peut également penser à 21 Grammes qui, lui, mélange toutes ses scènes afin de créer un puzzle. Oui, 11 : 14 Onze Heures Quatorze n’est pas mauvais. Seulement voilà : le scénario est ultrasimple et on ne croit à aucune scène, trop exagérées même si correctement interprétées. D’ailleurs, les acteurs s’en sortent plutôt bien. On retrouve surtout Hilary Swank qui est tout à fait saisissante même avec un appareil dentaire. Les scènes sont heureusement parfois drôle (la mort la plus idiote du cinéma est dans le film, à vous de la trouver) même si les dialogues ne suivent pas. Enfin, vous l’avez compris, j’ai aimé le film même si je l’aurais oublié d’ici une semaine. Divertissant, sympa mais pas grand.