Le 14 mai 2019
- Scénariste : Frank Miller>
- Dessinateur : Frank Miller
- Coloriste : Alex Sinclair
- Genre : Action
- Editeur : FUTUROPOLIS
- Famille : Comics
- Date de sortie : 8 mai 2019
Xerxès, la chute de l’empire de Darius et l’ascension d’Alexandre nous ramène dans la Grèce antique, à l’époque des guerres médiques entre Perse et Grèce, jusqu’à l’avènement du règne du Macédonien le plus célèbre de l’histoire, Alexandre le Grand...
Résumé : Frank Miller nous offre un récit antique complet, de guerre et de sang, d’une forte puissance graphique alliée aux couleurs claquantes d’Alex Sinclair. Le tout complété d’un cahier de dessins, finalisés en couleurs et surtout esquissés au feutre en noir et blanc.
Tout commence en 499 avant Jésus-Christ et s’achève en 330 avant Jésus-Christ. Vous avez saisi, c’est plus d’un siècle d’histoire guerrière que couvre ce récit. Histoire guerrière, donc ensanglantée, où la violence est de mise tout au long des pages de cette BD. Frank Miller commence l’histoire de manière chronologique avant d’effectuer un saut dans le temps en flashback au milieu de l’album. Un saut temporel qui n’apporte pas grand-chose, à part une surprise passagère. Selon nous, suite à ce flashback, rien ne change vraiment ni dans la lecture ni dans son impact sur le lecteur.
De même, certains dialogues contiennent parfois, de manière ponctuelle, trop ponctuelle à nos yeux pour fonctionner vraiment, une familiarité qui contraste soudainement avec le style lyrique de la narration et des autres échanges.
On pourrait penser, ce qui est vrai, que ces moments apportent un peu d’humour mais le contraste est tellement saisissant que l’on est plus surpris que mort de rire. Ce qui, à notre avis, gâche l’effet comique. Si c’était l’effet escompté.
Le récit, couvrant donc plus de cent ans de guerre, avance énormément par ellipse, ce qui est normal. Il joue parfois sur ces ellipses de manière bien pensée, évoquant par la narration ce qu’on s’attendait à découvrir en image. Mais parfois, nous avons eu l’impression que le récit s’étirait en longueur faute de moments forts. Comme si un ventre mou s’imposait dans l’histoire au temps de Darius et Alexandre, ou de la fin de Xerxès.
Frank Miller, Alex Sinclair / Futuropolis
une image sombre, une image claire, dans les deux sens du terme ?
Graphiquement, pas de ventre mou, Frank Miller laisse exploser son style, où la géométrie stylisée rejoint et se mélange avec les corps. Au point que certains dessins nous ont laissé perplexe sur leur sens. Ce soldat qui coupe une tête, ou se fait couper la tête en première page, certains gros plans si gros qu’on a du mal à en saisir le contenu. Frank Miller, en scénario et dessin, fait donc des choix drastiques qui pourront en déconcerter quelques-uns.
De même, il y a de temps en temps des choix de composition curieux, qui font qu’à un moment, nous ne savions plus très bien de qui les personnages parlent, perdus entre dialogue et dessins.
Mais on ne peut retirer à Miller cette force graphique dans les compositions de certaines de ses pages, les poses des personnages, donnant par exemple l’impression dans une horde de soldats chargeant l’ennemi de voir la décomposition des mouvements d’un seul homme, et d’autres idées incroyables.
Le premier travail en noir et blanc, dont on perçoit toute la composition dans le cahier proposé en fin d’ouvrage, où l’on peut découvrir les dessins avant colorisation, est impressionnant.
Et les couleurs de Alex Sinclair sont bluffantes, elles arrivent à renforcer encore la magie des images de Miller. Jouant sur des salves de rouges et d’ocres, de bleu et de beiges, Alex Sinclair sait comment rehausser – comme si c’était possible – l’impact visuel des dessins de Miller.
Notons aussi le très beau format à l’Italienne de cette BD.
Frank Miller, Alex Sinclair / Futuropolis
Xerxès la chute de l’empire de Darius et l’ascension d’Alexandre est un récit complet qui montre que Frank Miller n’a pas perdu de sa patte pour nous emmener dans des histoires folles et sanglantes. Mais parfois, on peut être égaré dans les choix de l’auteur, ses cadrages ou ses dialogues. Ce qui risque de vous sortir de l’immersion visuelle où Miller et Sinclair vous happent.
120 pages – 20€
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