X-Files : saison 10 - Critique de l’épisode 6 et bilan de la saison

La saison 10 arrive à son terme avec un sixième épisode frustrant. Une histoire forte et un potentiel dramatique indéniable malheureusement ruinés par les impératifs d’une mini-série qui esquisse mais ne dessine jamais rien.
L’argument : Alors que Fox Mulder est introuvable, Dana Scully se retrouve confrontée à une épidémie qui semble toucher toute la population américaine. Aidée par l’agent Einstein, elle se met en quête d’un vaccin.
Notre avis : Il est décidément bien difficile d’émettre un avis sur cet épisode, comme sur l’ensemble de cette dixième saison d’X-Files, tant le format proposé par la Fox sur cette mini-série laisse perplexe, surtout au regard de ce qu’a toujours été X-Files par le passé : une histoire à tiroirs, lente, sinueuse, parfois obscure, mais dont le (long) format permettait, en 24 épisodes de 45 minutes, de plonger le spectateur dans le quotidien des deux agents et de laisser l’intrigue s’infuser petit à petit au rythme des enquêtes. Engendrer un nouvel arc narratif, et le conclure en six épisodes, tout en sachant déjà qu’il se finirait sur un cliffhanger, c’était le pari risqué de cette nouvelle saison. A l’arrivée, le résultat est mitigé, surtout quand l’intention, louable, de respecter l’essence de la série en proposant des épisodes indépendants s’avère finalement néfaste pour l’intrigue principale, dont on se dit qu’elle aurait mérité traitement plus long et une vraie mise en place.

Fox ©

L’épisode 6 se présente donc comme une suite au premier épisode de la saison. On retrouve le personnage de Tad O’Malley, qui continue de dénoncer à la télévision le complot mondial visant l’ensemble de l’humanité. Un complot qui paraît cette fois s’être mis en marche, avec en toile de fond une mystérieuse épidémie qui semble contaminer tout le monde...où presque.
L’idée de l’épidémie mondiale est suffisamment anxiogène, et la figure du mal derrière cette histoire, une figure bien connue des fans de la série, ajoute au caractère angoissant de l’ensemble. Difficile pourtant de voir cette histoire de complot qui aura été murmurée, évoquée, déjouée pendant plus de 200 épisodes se matérialiser enfin sous nos yeux en une quarantaine de minutes sans que l’on sache vraiment comment et pourquoi. Si le mystère et l’opacité de la série ont toujours été un argument en faveur d’X-Files, ce n’est plus l’histoire qui créé le mystère mais l’urgence même dans laquelle s’enferme la série. Une urgence qui impose de survoler les éléments pour boucler un récit qui se déroule sur deux épisodes trop éloignés l’un de l’autre. Nul doute qu’il aurait mieux valu voir les deux épisodes se suivre, pour assurer une meilleure tenue à cette histoire intéressante sur le papier.

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Alors oui, ce final laisse présager d’une suite qui pourrait être diablement excitante. Oui, la saison, pour bancale qu’elle soit, a osé des choses et a proposé des épisodes parfois géniaux (l’épisode 3) ou audacieux (l’épisode 5). Mais en l’état, elle ne ressemble au mieux qu’à une transition mal dégrossie vers une vraie nouvelle saison. Ne reste à espérer pour la suite qu’une chose. Que la Fox aille au bout, cette fois, de son pari : définitivement ressusciter les affaires X-Files et sortir Mulder et Scully de l’éternel revival dans lequel ils risquent de s’enfermer. Si X-Files doit continuer, qu’elle l’assume pleinement, et pas à demi-mot.